Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 15 juillet 2018
par Mario Bard.
Chercher l’esprit de la mission
Je lisais dernièrement qu’au Canada, plus de 850 000 ménages ont recours régulièrement aux banques alimentaires. Au moins 17 % des enfants au Canada vivent dans la pauvreté. Et quand on parle des enfants, on ne parle pas des parents. Un pays riche comme le Canada continue d’être un champion de la pauvreté. C’est navrant.
À l’époque de Ieshoua, il n’y avait pas d’assurance médicaments, de programme de garderies ou d’éducation de base gratuite. Que de la débrouille et des programmes sporadiques mis sur pied par des gens de bonne volonté. On revient de loin. Mais, depuis quelques années, les programmes sociaux régressent parce que les gouvernements successifs – peu importe leur appartenance idéologique – ont préféré répondre positivement au nouveau dogme en vigueur : le néolibéralisme qui clame haut et fort que ceux et celles qui méritent d’être riches n’ont pas à partager ce qu’ils ont gagné de haute lutte à la sueur de leur tailleur et de leur cravate. Les gouvernements y sont vus comme incompétents, inefficaces, et devraient être au service du profit à tout prix. Peu importe.
On est loin d’une culture de guérison. On a plutôt l’impression que c’est une culture de l’appropriation, de la performance à tout prix et du plus fort qui prévaut. Surtout que Trump et les personnes qui sont autoritaires sont de plus en plus admirés. Dans le chaos des bombes, de la finance qui monte et descend comme une montagne russe, dans la violence des armes, quelqu’un qui parle fort, ça impressionne.
Alors, vers quelle mission Notre frère Ieshoua veut-il que nous allions aujourd’hui? Quel est le genre de guérison qu’il nous demande? Quelle est notre mission aujourd’hui?
Plusieurs réponses sont possibles. Mais, dans tous les cas, je crois qu’il faut garder en soi un esprit de dépouillement et d’écoute. La mission avec force, fracas et grande promesse n’a jamais rien donné. Ces dernières années en Afrique, les résultats des missions chrétiennes ont été plutôt tièdes… Le Rwanda, longtemps cité comme un modèle de christianisation, a vu l’un des pires génocides de l’Ère contemporaine. Les cœurs et les guerres ne cessent pas parce que la Bonne Nouvelle est annoncée.
Mais, au lieu de la quitter, il y a toujours une mission à continuer. Une Bonne Nouvelle à approfondir.
Notre Mission n’en demeure pas moins importante : celle de partager ce que notre cœur a ressenti quand il a rencontré le Seigneur Ieshoua. Partager ce que notre âme est maintenant prête a donné comme énergie à nos mains et nos pieds pour rendre ce monde meilleur. Au risque de la croix.
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Face aux autoritarismes qui semblent de plus en plus populaires, un seul chemin : celui de l’amour. Prions pour qu’au jour où, dans notre mission, nous soyons confrontés aux démons, aux diviseurs, à ceux et celles qui veulent diviser pour mieux régner, nous soyons capables de rester unis en notre cœur, malgré tout, et de chercher à unir dans les différences. À nouveau. Pour l’amour de Dieu.
Mario Bard
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