Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 31 mars 2019
par Mario Bard
Trouver la force des pardons
L’une des paraboles les plus connues peut-être – avec celle du Bon Samaritain – et les plus aimées nous permet de mesurer l’ampleur des pas que nous avons encore à accomplir en tant que disciple du Christ Ieshoua, si nous voulons entrer dans son Royaume.
Le pardon ne s’achète pas, ne se transige pas. Il est. Parce qu’il est d’abord ancré dans un amour plus grand que soi et que nous avons peine à appliquer – surtout en ces temps où la performance et l’esclavagisme sont de retour en force –, ses grands principes guérisseurs. Nous préférons, et de loin, payer à distance notre salut plutôt que d’être aimés et pardonnés. Du moins, c’est ce que nous croyons. Car, plus nous avançons en âge et en expérience, et plus nous réalisons à quel point ce pardon nous est si précieux. Qui n’a pas fait l’expérience ou bien entendu parler d’une famille déchirée depuis des années qui, à la mort de l’être cher, se retrouve et réalise à quel point était futile ce qui a mené à une dispute, une séparation?
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La prise de conscience du fils quant à sa condition est peut-être au départ égoïste. Par contre, une partie de cette prise de conscience concerne certainement un instinct plus grand que soi : savoir deviner qu’au-delà de ses propres manquements, de ses luttes intérieures pour être totalement indépendant, il y a et il y aura toujours un amour qui nous attend et qui nous manque.
Un amour plus grand que soi qui nous fait de nouveau être humain. Plus nous en prenons conscience, et plus nous nous ennuyons de cet amour si grand qui a déjà habité notre cœur. Quand Ieshoua nous dit « N’ayez pas peur », je peux aussi l’entendre le dire afin que rien, pas même le péché, ne soit la source de notre séparation plus longue d’avec Dieu, amour profond et si grand! Ieshoua sait que le père nous attend. Dans son esprit, aucun doute, le père veut nous aimer. Rien ne l’arrête. Pas même les moralistes de tout acabit.
Le Fils prodigue reçoit la bonté de son père avec joie, prêt à tout pour être pardonné, même se faire esclave. Le Père laisse sa joie et son amour éclater! Je t’aime. C’est tout. Je te pardonne. Je te croyais perdu, tu es en vie! Viens, entre dans le festin préparé pour tous les fils et les filles de Dieu. Viens!
Faire fondre l’orgueil dans un feu d’amour précieux et retrouver l’instinct de l’enfant prodigue qui n’a plus peur d’aller vers son père, sa mère, son amour premier. C’est Dieu qui nous y invite avec ardeur. N’ayons plus peur.
Mario Bard
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