Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 19 mai 2019

par Mario Bard

La communauté qui relève

Lors d’un voyage en Inde pour l’organisme Aide à l’Église en Détresse (AED), la réponse à une question m’a bouleversée. La conversion de cette personne tenait vraiment de l’exemple d’amour donné par la communauté chrétienne.

Pas de discours creux. Pas de conversion forcée par des conquistadores du dimanche. Qu’un exemple donné avec amour et joie d’une communauté qui s’entraide dans les moments difficiles. L’amour qu’elle dégage est assez grand pour que des gens soient attirés et se convertissent.

Ce témoignage venait de paysans. Des gens pour qui internet, Facebook et autres multiplicateurs virtuels ne veulent rien dire. Les deux pieds sur la terre, ils travaillent le sol du sud de l’État du Jharkhand – qui signifie terre de forêt – eux, ces anciens animistes qui faisaient de l’arbre une divinité à part entière.

Lorsque j’ai entendu ce témoignage, des larmes sont montées à mes yeux. Une conversion basée sur la parole de ce dimanche. Quand l’être humain aime de bonté, c’est l’entraide qui sort. Quand l’être humain aime de bonté, c’est une parole d’encouragement et de joie qui sort de sa bouche et qui permet parfois à un être humain de continuer à marcher au lieu de se suicider.

Rien ne sort de la bouche d’un grand discours théologique, sinon le plaisir des mots et le plaisir de vouloir évoluer dans son esprit et dans sa vision de Dieu. De la bouche et des gestes concrets d’un être humain qui convie son cœur à devenir totalement connecté au Dieu père de l’Évangile, il peut sortir un Nouveau Monde. Hors des manipulations de faux pasteurs, la communauté chrétienne peut apprendre à s’entraider. Encore mieux : quand dans ses rangs existe des multiplicateurs, ceux-ci peuvent devenir de petits grains de sel qui rendent le monde autour d’eux, chrétiens ou non, meilleur.

Le défi pour nous tous est simple : s’aimer de bonté les uns les autres. Si notre religion était d’abord la recherche du bien? Si notre religion était ces temps de liturgie simples, chantés et riches du partage de la parole? Si notre religion était ensuite de partir et de servir? Comme Lui.

La complexité de l’être humain fait en sorte que, parfois, il oublie d’être à la hauteur de son appel au service. Qu’à cela ne tienne. Une communauté chrétienne aimante, diligente et ouverte aux confessions saura être le lieu où, renouvelé, l’être humain blessé pourra être guéri et finalement redevenir totalement être humain. Loin des regards indiscrets et des faux pasteurs, il pourra se relever.

Mario Bard

2 Responses

  1. jean lesaucier

    « FORMIDABLE »! Mario,
    ce texte sur la communauté qui relève…..comme ça fait du bien de sentir chez vous cette franche volonté mais aussi ce grand respect envers les humains en « cheminement » , chrétiens …ou non.

    Votre réflexion peut vraiment rejoindre quiconque est de « bonne volonté » et c’est ce qui en fait sa beauté et sa richesse…..
    MERCI et continuez, bonne journée.
    Jean Lesaucier

  2. Mario Bard

    Bonjour Monsieur Lesaucier,
    merci beaucoup à vous. Partagez autour de vous si cette réflexion vous inspire!

    Au plaisir,

    Mario Bard

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