Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 2 juin 2019
par Mario Bard
Conserver la confiance
Les amateurs d’histoires extraterrestres voient dans cet épisode de l’Évangile l’une des preuves de leur croyance : ils sont revenus chercher celui que les êtres humains n’ont pas compris. Logique diront certains.
Mais, revenons sur terre. D’ici à ce que la présence des êtres d’une autre galaxie soit certifiée, que peut vouloir dire cette montée vers le ciel et l’attente qu’elle induit aux disciples du ressuscité de Nazareth, Ieshoua? Difficile à dire et à penser. Son départ nous laisse de glace. Nombre de mystiques ont aussi expérimenté cette absence de Lui : Thérèse de Lisieux par exemple, et surtout à la fin de sa vie, dira qu’elle ne sent plus la douceur même de celui qui est le cœur de sa vie. Permettez-moi de partager ce long témoignage qu’elle fait alors que le sentiment même de celui qu’elle a toujours aimé est imperceptible.
« Il (Jésus) permit que mon âme fût envahie des plus épaisses ténèbres et que la pensée du ciel, si douce pour moi ne soit plus qu’un objet de combat et de tourment…
Cette épreuve ne devait pas durer quelques jours, quelques semaines, elle ne devait s’éteindre qu’à l’heure marquée par le Bon Dieu et… cette heure n’est pas encore venue… Je voudrais pouvoir exprimer ce que je sens, mais, hélas, je crois que c’est impossible. Il faut avoir voyagé sous ce tunnel pour en comprendre l’obscurité (…). Je vous parais peut-être exagérer mon épreuve, en effet si vous jugez d’après les sentiments que j’exprime dans les petites poésies que j’ai composées cette année, je dois vous sembler une âme remplie de consolations et pour laquelle le voile de la foi s’est presque déchiré, et cependant… ce n’est plus un voile pour moi, c’est un mur qui s’élève jusqu’aux cieux et couvre le firmament étoilé… Lorsque je chante le bonheur du ciel, l’éternelle possession de Dieu, je n’en ressens aucune joie, car je chante simplement ce que je veux croire. Parfois il est vrai, un tout petit rayon vient illuminer mes ténèbres, alors l’épreuve cesse un instant, mais ensuite le souvenir de ce rayon, au lieu de me causer de la joie, rend mes ténèbres plus épaisses encore. »
L’ascension me rappelle ces ténèbres terribles qui surviennent souvent aux hommes et aux femmes de foi dans l’Église. Elles viennent, elles repartent. Mais, au fur et à mesure que nous avançons sur cette terre, l’impression d’être coupé de celui que nous aimons et qui nous aime encore plus et d’une infinie miséricorde, cette impression vient. Et elle fait mal.
Où es-tu?
La foi est un chemin qui est construit avec une conviction profonde que, peu importe, le Christ Ieshoua de Nazareth est avec moi. Avec une confiance pleine de celle de l’enfant. Et la confiance que cet amour que nous avons ressenti un jour Est. Point.
Pour continuer à monter vers celui qui nous aime! Et pour qu’un jour, le règne des cieux advienne!
Mario Bard
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