Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 18 août 2019
par Mario Bard
« Au coeur de l’Église, je serai l’amour »
Laisser moi être perplexe devant ces paroles de Ieshoua. Il apporte un feu : je suis d’accord. Il apporte la division : je suis franchement déçu. On m’a toujours dit que le nom de Satan signifiait grosso modo le grand diviseur. Alors, imaginez mon angoisse lorsque Jésus, mon frère, celui qui m’annonce depuis toujours un Dieu qui libère et unit notre intériorité divine, déclare qu’il est venu apporter la division! Je suis confus.
Si l’on repart du début de cette partie de l’Évangile, peut-être avons-nous un élément de réponse : celui du feu. Le feu allumé par Ieshoua n’est pas du goût de tous. Et, finalement, il est vrai qu’il divise ! Les chrétiens pour commencer, eux-mêmes en pleine recherche de la vérité. Ils sont divisés sur une tonne de sujets. Plusieurs assistent d’ailleurs, impuissants, à l’adhésion de leur coreligionnaire à plusieurs grandes idées du mandat du président d’à côté. Ils sont prêts à fermer les yeux concernant nombres de sujets controversés comme la manière de traiter les personnes qui migrent, la façon de gérer l’économie et les nombreux gazouillis controversées que d’autant considèrent comme étant carrément racistes. Tout cela parce que cet homme se dit pro-vie.
Sur cet homme et ses manières de gérer la nation étatsunienne, oui, les chrétiens sont bel et bien divisés.
Notre capacité à accueillir l’esprit de feu qui anime notre Seigneur Jésus, le Christ, lorsqu’il accepte de monter sur la croix, d’être tué et lâchement abandonné pour ne pas renier son idéal d’amour : c’est aussi dans cette acceptation du sacrifice d’amour total qu’il y a division.
À cause de la Croix glorieuse, nombreux sont ceux et celles qui se disent chrétiens. Car ils et elles respectent un code moral dit chrétien. Mais, est-ce réellement le Christ Ieshoua qui parle à travers ces codes ? Ou bien ont-ils et ont-elles abandonnés l’essentielle qui est la relation mystique et priante avec Ieshoua ? Celle qui nourrit notre vie non pas d’un code de morales extérieures, mais bien d’une manière de vivre qui soit totalement teintée de son amour. Et qui demeure ouverte à la rencontre de chacune des situations qui se présentent, avec un coeur et un esprit totalement donnés à l’amour miséricordieux de Dieu?
Alors, si vous me demandez si le feu apporté par Ieshoua divise, lucidement et avec une certaine abjection, je n’aurai d’autre choix que de vous dire : « Bien sûr ! »
Et, si par respect pour le coeur de l’autre, je ne peux déclarer aux chrétiens qui adhèrent aux théories de la théologie dite de la prospérité qu’ils ne sont chrétiens, ce que je peux dire est que je ne peux admettre que, selon cette théorie, le pauvre soit moins privilégié, et surtout, moins aimé par Dieu que le riche. La lecture des Évangiles et de nombreux livres du Premier Testament est claire sur ce point : Dieu aime, c’est tout. Et, que l’on soit riche ou pauvre, Dieu nous donne ce qu’il faut d’amour pour affronter notre quotidien. Mais, écoutons-nous ? Sommes-nous seulement attentifs aux besoins des uns et des autres comme notre Seigneur Jésus le démontre dans le Second Testament ?
Le samaritain, la femme adultère, l’aveugle-né, la samaritaine, les mariés de la Noce de Cana – etc. ! –tous ces personnages racontés ou rencontrés par Ieshoua : hantent-ils mon coeur jour après jour comme des figures toujours actuelles d’aujourd’hui ? Sont-ils et sont-elles l’inspiration qui, de la prière et de la conversation avec Ieshoua, nourrissent le feu d’amour qui ne s’éteint jamais et qui permet d’agir comme Lui ?
Comme Thérèse de Lisieux, j’aimerais tant être comme Lui.
« Au coeur de l’Église je serai l’amour. »
Mario Bard
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