Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 29 mars 2015

par Mario Bard.

Le Fils qui met en scène la question

Je me demande ce qui arriverait si Ieshoua entrait triomphalement aujourd’hui dans notre monde?

Quel serait l’endroit qu’il choisirait? Est-ce que ce serait la 5e Avenue à New York, siège de toutes les grandes boutiques de luxe de la ville de New York? Ou bien au milieu des Favelas de Rio de Janeiro? Peut-être choisirait-il de marcher dans la ville de Rome jusqu’au Vatican, symbole ultime d’un style de vie catholique que plusieurs chrétiens aimeraient bien voir disparaitre? Et qui l’acclamerait?

Ceux qui se disent chrétiens, mais n’en ont que des oripeaux du dimanche? Ou bien ceux qui n’ont pas le temps d’acclamer le Ieshoua terrestre parce que trop occupé à mettre en pratique les paroles de Ieshoua?

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La dernière question mérite un arrêt plus long. En ces temps où des présidents de pays et des aspirants présidentiels invoquent à tout crin leurs Dieux pour justifier la pluie et le beau temps, avoir foi au Fils de l’Homme est un défi de tous les instants. Qui représente cette figure du Fils de l’Homme que Ieshoua lui-même incarne?

Qui incarne l’amour inconditionnel? Ou l’amour qui nourrit? L’amour qui inspire au quotidien? Les petites choses qui font en sorte que l’on grandit? Parmi ces figures politiques qui invoquent un Dieu chrétien?

Ainsi, un Dieu qui, par les mains et les pieds de personnes de foi, prend la peine au quotidien de bénir les enfants – sans ambitions politiques – ou encore qui est une lumière dans des milieux défavorisés. Et, même si les bulletins de nouvelles du soir ne les mentionnent guère à travers les catastrophes, les guerres et les aspirants à la présidence américaine qui brandissent la carte chrétienne et morale, ils sont présents.

Accueillant sans condition les personnes itinérantes. Écoutant sans arrêt ceux que la vie a blessés. Guérissant les personnes infectées par les maladies de dépendance. Nourrissant les enfants par leurs propres batailles afin de faire adopter des politiques contre la pauvreté.

Qui accueillera véritablement la Parole? Celui qui dit ou celui met en pratique?

Le lien avec ce dimanche des Rameaux?

Il est facile de se dire chrétien, de participer aux liturgies du dimanche et de se croire parfait. Il est moins facile d’accueillir jusqu’à la souffrance de la croix, l’amour que nous sommes appelés à donner comme le Père. Une miséricorde du donnant-donnant, ça n’existe pas. Le Père accorde plus que nous le pensons. Il donne pleinement, sans limites, sa miséricorde.

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Sommes-nous prêts à accueillir triomphalement ceux et celles qui dérangent notre confort moral? Ceux qui confrontent nos omissions d’aimer? Ceux qui, parce qu’ils ont mal, peuvent se révéler méchants… Quel est notre premier réflexe? Aimer jusqu’à la miséricorde, ou bien s’en laver les mains et éliminer ce qui dérange?

Beaucoup de questions, pour un dimanche qui devrait être une procession sans fin vers la gloire de la croix. Beaucoup de réponses se trouveront aux pieds de la croix. En priant celui qui a donné sa vie librement et d’abord par amour. Ce qu’il nous invite à réaliser dans l’aujourd’hui de nos quotidiens, lui qui, marchant sur son âne, nous apprend à être disciple de toujours.

Mario Bard

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