Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 12 janvier 2020
par Mario Bard.
Être et devenir chrétien : Isaïe nous dit…
Au commencement d’une nouvelle année, les bombes tombent de nouveau au Moyen-Orient, lieu de convoitise et de querelles. Pendant ce temps, la peur s’installe au cœur des citoyens de cette région et dans le monde entier : serait-ce les prémisses d’une 3e guerre mondiale?
Selon plusieurs, le pape François y compris, ce 3e conflit mondial est déjà en cours. Les attaques qui sévissent sur la terre – dans le centre du continent africain en particulier – et les régimes politiques qui font ce qu’ils veulent sans tenir compte des besoins de développement de leur population sont si nombreux. Effleurer lors du matin de Noël, l’espérance a fait place à la peur et aux larmes. « Consolez mon peuple » lance Isaïe.
C’est pourquoi ce Dimanche, l’Évangile qui raconte le baptême de Ieshoua sur le bord du Jourdain fait du bien. Il redit avec force qui est l’élu de Dieu. Non pas un dictateur, ou bien un promoteur rongé par l’avidité, ou encore un nouveau magnat de l’électronique apportant un nouveau gadget pratique qui le rendra milliardaire et amoureux de la convoitise égoïste incessante. Ce n’est pas non plus un nouveau roitelet à la tête du gouvernement de son pays qui aime à se faire regarder, admirer ou pour qui le service public est une manière d’ouvrir la porte et les coffres des trésors publics à ses amis. Sans compter les semeurs de divisions dont les lois créent davantage de discriminations et moins de liberté, dans le respect des uns et des autres : le paradoxe des démocraties qui se respectent.
Le vrai disciple du Christ Ieshoua des Évangiles ou bien celui qui aimerait commencer à le suivre devrait relire régulièrement ce passage des Écritures :
« Ainsi parle le Seigneur :
“Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu qui a toute ma faveur.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit;
aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas,
jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses lois.
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice;
je te saisis par la main, je te façonne,
je fais de toi l’alliance du peuple,
la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres.” »
(Isaïe, 42, 1-4.6-7)
Se battre avec pacifisme et sens de la justice est difficile en ce monde. Les montées de lait et la violence verbale et physique qu’elles peuvent déclencher font partie de nous. Il serait d’autant plus facile de devenir violent, car ces modèles sont ceux que de nombreux médias plébiscitent, au détriment de la recherche pacifique de solutions.
Comprenez-moi bien : les montées de lait ne sont pas à proscrire de la vie d’un chrétien qui se respecte. Sauf que, lorsqu’elles montent, deviennent-elles l’occasion de lutter avec supériorité et arrogance ou bien deviennent-elles l’occasion d’établir la vie et le Règne des Cieux sur cette terre, maintenant? Au cœur de celles-ci, commençons à y installer celui qui est devenu Christ sur une croix. Dans nos actions pour qu’advienne le Royaume des Cieux, n’oublions jamais de toujours tourner notre regard vers celui qui peut tout.
Prions :
Ô toi l’au-delà de tout,
quel esprit peut te saisir?
Tous les êtres te célèbrent;
le désir de tous aspire vers toi. (Chant de Taizé)
Que cette nouvelle année devienne pour nous tous une année où nous sachions cultiver la paix tout en sachant cultiver le sens de la bataille pour la justice et un monde meilleur, une montée de lait à la fois, un pas à la fois.
Mario Bard
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