Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 2 février 2020

par Mario Bard.

Saurons-nous le reconnaître?

Le vieux Syméon est inspirant pour l’homme de 50 ans que je serai dans quelques mois. Il a la patience tissée de la bonté et de l’espérance.

Quand le cœur de Dieu apparaît, il guérit les cœurs blessés. L’ombrage de la nuit obscure qui nuisait à notre rencontre disparaît. Seule demeure, au cœur du temps, un enfant qui désire nous ramener à l’essentielle rencontre de Dieu : un enfant.

Syméon s’attendait-il à trouver sur son chemin un Messie homme fort comme Samson ou bien encore un orateur ultime comme Platon? Avait-il en tête le visage d’un Dieu qui écrase les faibles et redresse les forts pour les rendre encore plus terrifiant? Ou bien encore, attendait-il – comme son peuple d’ailleurs –, un surhomme venu de nulle part? Bien sûr, on ne le saura jamais. Mais, au cœur de son cœur, alors que l’enfant est présenté au Temple, lieu ultime et essentiel de la vie juive du temps, il reconnaît Celui que tous attendent.

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Au soir de nos existences, aurons-nous su reconnaître ce Maître que nous attendions tous avec impatience? Celui que nous avions envie de servir et de dire? Aurons-nous su reconnaître sa sagesse et sa bonté? Au regard des valeurs véhiculées dans l’Évangile, aurons-nous su, nous aussi, reconnaître Dieu là où le besoin s’en faisait sentir?

Les serviteurs et les servantes du Dieu de l’Évangile ont en effet chemin bien différent de ceux et celles qui servent le Dieu de l’hommerie. Ils marchent avec bonté vers une fin de parcours et cesseront le chemin seulement lorsque les clous de la croix voudront les tenir cois. En toute liberté, ils apprendront à se donner. Tristes, ils seront parfois, car peu de gens voudront véritablement entendre le chant de la joie qu’ils proposent. Ils marcheront contre vents et marées. Ils seront parfois malheureux. Parfois, le désespoir voudra les prendre et les emporter loin, très loin de la caverne de la résurrection ultime. 

Alors, leurs cœurs crieront encore bien davantage le nom de Celui qui est né dans une crèche à Bethléem : Jésus! Sauve-moi du désespoir et mes mains, et mes pieds, tout mon corps et mon être pourront de nouveau marcher vers ceux et celles qui te désirent! Ils pourront de nouveau servir. Comme Lui.

Pour y arriver, il nous faut d’abord reconnaître, comme Syméon, le sens de l’enfant qui est devant soi. Le sens de chaque humain, qui comme un enfant nouvellement venu, désire d’abord être reconnu pleinement pour ce qu’il est : un Enfant de Dieu.

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Au cœur de Dieu existe un labeur d’amour incroyable. Notre âme a soif de l’entendre et d’être renouvelé par cet amour. Rien ne peut survenir de si troublant que nous ne soyons totalement coupés de Lui. C’est mon espérance. Et c’était certainement l’espérance de vieil homme Syméon. Il attendait la Lumière qui éclaire les Nations. Avec patience et constance. Sans jamais se décourager. Rien ne trouble sa quiétude. Il peut rejoindre son serviteur avec joie, calme et sérénité.

Et nous, savons-nous reconnaître le Messie lorsqu’il vient tous les jours, au soir de nos jours? Et saurons-nous le reconnaître quand il viendra nous saluer au cœur de notre soir?

Mario Bard

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