Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 21 juin 2015

par Mario Bard.

Malgré et par la tempête, une foi.

L’absence est un silence qui peut parfois faire mal. Les gens que l’on a côtoyés, qui sont partis pour un autre monde par exemple. Pourquoi partir? Pourquoi partir? Et je répète : pourquoi partir? Leur absence éveille en nous des heures de tristesse qui provoquent des tempêtes incroyables.

De celles que nous trouvons dans l’Évangile d’aujourd’hui.

Comment passer à travers? Pourquoi, comme les disciples, sommes-nous si peu confiants, malgré les signes nombreux de la vie renouvelée et des guérisons que donne Ieshoua le Christ de Nazareth?

Il me semble facile d’écrire que c’est un mystère. Et pourtant, je crois que c’en est un.

Chercher à comprendre comment, malgré tant et tant de prière, de partage d’Évangile et de recherche en nos cœurs, la tempête peut faire rage. Malgré nous. Je ne sais pas pourquoi.

On pourrait dire que c’est parce qu’on a abandonné le bateau. Et puis, je relis l’Évangile… Les disciples sont dans le bateau. La tempête fait quand même rage. Alors, rien n’est sûr. Que faire?

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Édith Bunker est l’un des personnages principaux de la célèbre série américaine des années 70 « All in the family ». C’est une femme à la maison, d’une grande naïveté – ce qui la rend très attachante –, qui n’a malheureusement pas hérité de la plus grande intelligence. Un soir de Noël, un de ses meilleurs amis est tué parce qu’il est gai et travesti. Édith, dont le mari est un concentré – tout de même au bon cœur – de racisme, de préjugés et d’analyses démagogiques, perd la foi.

Elle, la seule qui aille régulièrement à la messe dans sa famille, décide que Dieu ne peut exister. La douleur est trop intense. Malgré toute l’attention apportée par sa famille afin qu’elle puisse se sentir consolée, Édith demeure sans repos. Elle ne peut accepter le départ de « Beverly de La Salle », son ami si cher. Elle boude Dieu.

À la fin de deux épisodes d’une rare prestance dramatique, le gendre d’Édith finit par lui dire que, selon lui, Dieu est un mystère. Comme à l’école, on ne peut pas tout comprendre d’un seul coup. Il faut du temps, de l’expérience, de la recherche. Comme à l’école, alors qu’on ne comprend pas toujours l’ensemble des matières enseignées, c’est probablement la même chose avec Dieu. Il n’est pas compréhensible d’un seul jet.

La mort de quelqu’un, surtout quand elle est violente, nous dépasse au point où la tempête devient si grande! Et Dieu, celui qui nous promet tant, disparait du radar. Du moins, dans nos larmes et nos cris, il semble se faire soudainement absent.

Pourtant, une présence, celle du gendre ici, a permis à Édith de retrouver espoir dans la vie.

***

J’ai l’impression que Ieshoua pourrait me dire chaque jour : « Pourquoi es-tu terrifié? N’as-tu pas encore la foi? »

Paradoxalement, avec cette phrase dans laquelle il rabroue et semble même s’indigner, il éveille en moi la curiosité de trouver, malgré la tempête, ce chemin de vie qu’il esquisse pour moi et le monde. Est-ce que j’ai la foi?

Est-ce que crois au Dieu de Ieshoua, apaisant la tempête et m’enjoignant à ne plus être effrayé?

Mario Bard

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