Mon grain de sel

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Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 26 juillet 2015

par Mario Bard.

Un pain d’espoir ou de cynisme?

Quel est l’espoir que nous donnons comme chrétiens, croyants en Dieu et en l’Évangile? C’est un peu la question que cette grande distribution de pains et de poissons m’apporte aujourd’hui. Sommes-nous les témoins d’une Pâques éternelle, ou bien portons-nous en nous des matières de mort dans nos cynismes et nos errements?

Peut-être un peu des deux… Après tout, nous marchons tous les jours pour mieux comprendre la bonté de celui qui ne cesse de nous aimer, même dans nos jours les plus sombres. L’important n’est-il pas de toujours nous rappeler que le Dieu de Ieshoua n’est qu’amour?

Entre nos jours de cynisme persistant, lesquels nous empêchent de porter la nourriture qui rassasie, et ceux de la Pâques éternelle où notre joie est si grande et envolée qu’elle ne rejoint que les initiés, il y a peut-être un mot-milieu : espoir.

Il y a peu, je réécoutais de vieilles chansons que mes parents mettaient sur le tourne-disque et qui déjà, petit, me faisaient vibrer. Parmi celles-ci, Mon Credo, chantée depuis 1966 par Mireille Mathieu. Il existe une version en spectacle pour la chaine de télévision Raiuno en Italie qui est si grandiose qu’elle me fait souvent pleurer. Et l’interprète toute jeune qu’elle est porte la chanson avec tout l’espoir et la croyance juvénile que le monde peut être bâti « avec des mots d’amour ».

Quels sont les mots d’amour que je porte aujourd’hui? Comment arrivent-ils à mes proches? Sont-ils possessifs, hypersensibles, négatifs, ou bien encore portés par mes mauvaises expériences?

Où sont ceux-là qui portent l’espoir, malgré tout?

« Aussi vrai qu’avec un peu d’amour on fait tourner la terre »…

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Les tragédies s’accumulent. Le nombre de réfugiés dans le monde est probablement à un sommet inégalé depuis longtemps. Des fusillades ont lieu presque toutes les semaines aux États-Unis, l’économie adore l’argent avant de servir l’être humain… Bref, j’ai toutes les raisons d’être cynique, égoïste, de me recroqueviller sur moi-même et de ne plus essayer de marcher avec le cœur au bord des lèvres pour donner l’espoir.

Pire. Je peux commencer à annoncer que Dieu nous détruira tous et que nous irons tous en enfer. Ou encore, je peux faire de Dieu un instrument de nouvelles croisades pour purifier le monde et empêcher l’avancement de nouvelles idées. Faire peur au monde et oublier que celui annoncé a déjà dit « N’ayez pas peur! »

Je peux aussi me souvenir des jours ou des moments heureux de mon existence. Comprendre pourquoi le bonheur, alors, était la lumière de cette journée, le soleil d’un moment. S’y trouve peut-être des pistes afin de laisser les paroles d’Évangile surgirent et donner la vie en soi, puis forcément, autour de soi.

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« Aussi vraie que ma vie tient aux fils de nos joies ». Ou encore, cette autre phrase : « Oui, je crois qu’une vie, ça commence avec un mot d’amour », ou bien « Je crois que ma vie n’attendait qu’un mot d’amour de toi ».

La naïveté de ce Credo chantée par Mireille est essentielle. Car, loin d’être d’une naïveté teintée d’un sentimentalisme désincarné, la chanson parle de l’essentielle relation à l’autre. Jusqu’à quel point le fait de croire en l’autre est certainement la plus belle forme d’amour! Au-delà de nos fantasmes désincarnés, qui crée des rois ou des reines de pacotilles, commencer par croire en la lumière de l’Autre : Dieu, ce frère Ieshoua, puis cet humain qui partage ma vie de tous les jours.

Voilà peut-être un des pains que nous pouvons porter au monde. Croire à l’amour, au-delà de mes cynismes les plus débordants. C’est du moins ce que je désire. Parce que les mots et les gestes d’amour peuvent créer la Pâque éternelle, au quotidien.

Mario Bard

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