Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 9 août 2015

par Mario Bard.

Le pain de la simplicité : loin des puissants

À qui Dieu le père s’adresse-t-il quand il parle aux chrétiens du monde? Est-ce que ceux-ci écoutent toujours ce que Ieshoua son fils indique, pointe, montre par ses actes et paroles de l’Évangile? Comment se fait-il que tant de chrétiens ne soient toujours pas satisfaits de leurs sorts? Qu’ils cherchent ailleurs un meilleur soleil, une meilleure source, une terre plus grande ou bien un intérêt plus grand dans un pouvoir qu’ils possèdent déjà?

Par exemple, tant de questions montent à mon esprit lorsque je regarde ces demi-dieux américains que sont les pasteurs de ce pays immense du sud de la frontière canadienne… Pourquoi cherchent-ils toujours à grossir et à devenir moralement parfaits, et surtout puissants comme Dieu?

Peut-être que je n’ai pas compris? Effectivement, peut-être que Dieu bénit les familles qui se protègent, adhèrent à la National Riffle Association (puissant NRA) et qu’il punit les mauvais pécheurs en les empêchant d’être entièrement heureux? Et, par le mauvais sort, en les tuant ou les faisant mourir à petit feu…

Pourtant : les pauvres désarmés sont aussi heureux! Le sourire des enfants, de vieilles dames ou d’hommes du travail laborieux ne trompe pas. Au-delà de ces conditions de vie qui sont à améliorer, leurs sourires disent quelque chose de ce qu’ils espèrent et croient. Leurs pains de la terre ont beau ne pas être faciles à gagner, ils apparaissent souvent plus heureux que moi qui ai un appartement, deux chats, une voiture, et l’occasion de sortir de la ville une fois de temps en temps.

Sans rendre romantiques les situations qui ne le sont pas – misère, esclavage, injustice – force est de constater que le pain de la simplicité nourrit bien mieux! Qui plus est, lorsque celui-ci est choisi chaque jour, sans force et en toute liberté.

***

J’ai parlé de la NRA plus haut. Une association extrêmement puissante aux États-Unis. Hier, j’ai pu voir un documentaire de l’émission Frontline, une des meilleures émissions d’affaires publiques qui existent présentement au pays de l’« entertainment ».

Sa principale hiérarchie est considérée comme étant très conservatrice. On peut penser – sans qu’il en soit question hier – qu’elle est aussi très religieuse. Et, qu’au nom de cette sacrosainte liberté, Dieu et les fusils soient liés d’une manière ou d’une autre.

D’où la question qui hantait mon esprit hier soir : de quel pain se nourrissent ces hiérarques? Quelle nourriture sacrée entre dans leur esprit tous les dimanches matins lors des services religieux auxquels ils assistent?

Parce que si leur liberté est liée à un fusil, comme ils le clament haut et fort, alors, n’est-elle pas liée directement à la peur?

Le pain de Ieshoua est pourtant tout sauf celui de la peur et d’une liberté qui permet de tuer un autre être humain. Cette liberté fondamentale est plutôt liée à la confiance qui habite les êtres humains entre eux. Ou celle que nous devrions apprendre à développer, au-delà des aléas de la vie, de nos chemins cahoteux ou de nos nuits profondes.

Le pain de Ieshoua ne se résoudra jamais à entendre ses membres louer les vertus d’un fusil comme appareil de protection fondamentale. Et voir des enfants, de vieilles femmes et des hommes vieux, des adolescents massacrés dans les écoles primaires, secondaires, collégiales et universitaires, en plus des centres commerciaux. Et ce, toutes les semaines, au nom d’une liberté approximative devenue puérile en terre de confiance.

Sur la croix, Dieu n’était-il pas le plus faible? Fort d’amour, faible en défense face à des cœurs de pierre…

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Le pain dont je nourris tous les jours mon âme influe directement sur la société à laquelle j’appartiens. Je souhaite aux chrétiens que nous sommes – ou prétendons être à certains jours – qu’il soit nourrissant de l’amour, de la joie et de la confiance qui mènent directement à la construction du Règne de Dieu.

Un règne de paix sans compromis de fusil. Qu’une seule arme : la confiance, loin de la peur. Une liberté qui est aussi liée de plus en plus à cette simplicité volontaire, permettant aux cœurs de choisir la joie et l’allègement du fardeau.

Ce pain-là rassasie pour l’éternité!

Mario Bard

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