Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 23 août 2015

par Mario Bard.

Une parole, une action : qu’elle est dure!

Il a « les paroles de vie éternelle ». Alors, pourquoi est-ce si difficile de les entendre? Malgré la clarté de l’appel à aimer – amour en premier –, mon cœur est toujours sur le bord du précipice. Il a encore une grande difficulté à laisser entrer cet amour incroyable que propose ce Jésus de Nazareth, fils d’un Dieu qui se présente comme Père.

La miséricorde montrée par Ieshoua envers la femme adultère; ou encore, les paraboles contenues dans l’Évangile écrit par Luc. Ainsi, celle qui montre un Père rempli d’une compassion inouïe pour son fils cadet qui l’a trahi. Le bon larron est aussi un personnage unique à l’Évangile de Luc. Ieshoua ose le faire entrer au paradis, alors que tous les deux sont en train de mourir sur la croix. Oser l’amour jusqu’au bout…

Avec Ieshoua, la Parole devient action, chair. Elle se matérialise et provoque la création d’un Nouveau Monde. Ce qu’a magnifiquement traduit la prière attribuée à Saint-François d’Assise :

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est la tristesse, que je mette la joue.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé
qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimé.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Des paroles à la fois faciles et difficiles à mettre en pratique. Quand tout va bien, cette chaire éternelle qu’est Dieu le père est si facile à louanger. Quand cette chaire éternelle semble nous laisser tomber – maladies, vengeance, guerres, catastrophe naturelle, violence familiale –, il faut se battre intérieurement pour, de nouveau, avoir foi.

Se battre, et paradoxalement, apprendre à laisser encore plus de place à Celui-Celle qui peut tout, dans l’espoir que l’amour qui nous est donné avance en nous intérieurement et devienne aussi lumineux que celui de notre frère Ieshoua.

Un amour qui rayonne au quotidien et peut se matérialiser petit à petit.

***

L’été bat son plein. Il est chaud, remplie de journées ensoleillées et de plusieurs petites averses qui, finalement, abreuvent la terre et lui permettent de donner les fruits d’une grande beauté. Quelle est la chaleur de mon cœur quand j’entends la parole de Ieshoua? Quel effet a-t-elle sur mon être?

La bonté de Dieu, j’en doute souvent. Mais, quand j’aperçois les fruits concrets de l’amour; entraide, solidarité, sourire, politiques mises au service des plus démunis, … alors… je louange ce Dieu Père qui, selon moi, inspire les gestes – « … Paroles de vie éternelle… » – qui inspirent les uns et les autres.

Il est facile pour moi d’être cynique, peu ouvert à ce Dieu qui désire mon bonheur. Je crois être d’un naturel cynique. Mais, je l’avoue – et répétez-moi-le aux jours de ténèbres! – je vois tous les jours un signe de la Parole faite chaire. Je l’avoue. Hyperoptimiste? Peut-être. Ouvrez les yeux et vous verrez. Dieu se fait chair – tout petit ou très grand – tous les jours. J’en suis convaincu.

***

Enfin, il y a cette parole si dure : « Pardonner ». Elles demandent une abnégation, un cheminement intérieur et une volonté de paix et de justice qui dépasse l’oubli. Mais, cette action faite chaire peut transformer le monde. Notre monde intérieur et celui qui nous entoure. Alors, pourquoi pas essayer? Amen.

Mario Bard

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