Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 18 octobre 2015

par Mario Bard.

Pour les élections? Un Dieu « service »

En ce dernier tour de piste de campagne électorale, il est bon de se rappeler ces paroles. Chez Ieshoua, et donc logiquement chez celle ou celui qui essaient de le suivre, le service est plus fort que tout.

Le pouvoir est tentant. Surtout quand on a le charisme pour devenir un représentant du peuple… Par contre, quand il est utilisé pour satisfaire ses propres envies, ce pouvoir devient une machine dangereuse. Nos pires fantasmes peuvent y trouver place. Et, si notre pouvoir d’attraction est semblable à celui de Hitler ou de Staline, les tragédies humaines se multiplient à l’infini, remplissant la terre de corps qui auraient préféré mourir en d’autres circonstances.

Ici au Canada, l’élection générale risque de ne pas prendre ce tournant diabolique. Heureusement. Mais, la notion même de service est erronée. On sert la dette au lieu de servir les gens. On diminue les services, sous prétexte d’alléger le fardeau fiscal des générations futures… tout en handicapant ces générations par des compressions en éducation et en santé, deux domaines essentiels.

Au Québec, on demande également aux personnes sur l’aide sociale de faire aussi leur effort de guerre. Immoral, inadmissible! Comment peut-on demander aux plus pauvres d’en faire davantage?

Couper dans le gras est facile pour la personne riche. Couper dans rien est impossible pour la personne qui n’a déjà rien. Ou bien c’est la rue, ou pire, le suicide.

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La question que je me pose : et si notre image de Dieu y était pour quelque chose? Si les dirigeants avaient de Dieu une image plus conforme à l’Évangile, qu’adviendrait-il?

Dans la revue des Carmes Bruxelles Foi vivante d’octobre/décembre 1960, Maurice Zundel estimait que les êtres humains ont toujours eu une image de Dieu qui ressemble à celle des pharaons : immense et impossible à atteindre. « C’est l’impression que l’on reçoit immédiatement devant le spectacle de ces statues gigantesques où le Pharaon a multiplié son visage comme le visage de la divinité. »

« Mais si le Pharaon est Dieu, Dieu est aussi un Pharaon », indique-t-il. Cette image nous hante encore aujourd’hui. Et Maurice Zundel continue en comprenant le fait que les existentialistes, comme Sartre par exemple, aient préféré se sortir de cette relation gagnant/perdant, où le créateur du monde est un despote qui écrase.

Zundel rappelle : « L’image d’un Dieu dominateur, d’un despote absolu, corrompt aussi notre religion alors que justement l’Évangile nous a apporté une autre image de Dieu. »

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Comment, dans le cœur des chrétiens qui se lèvent pour servir la société civile du mieux qu’ils le peuvent, les paroles de Ieshoua peuvent et doivent souffler? soufflent-elles? Le Christ Ieshoua est-il un objet de moral à dresser comme un trophée pour gagner des votes, ou bien est-il celui qui souffle l’inspiration nouvelle d’un monde toujours en création, qui conduit loin des Pharaons.

Mario Bard

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