Mon grain de sel

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Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du jeudi 5 mai 2016

par Mario Bard.

Un sourire qui raconte l’espérance

Voir ce qui se passe devant soi, entendre des mots, comprendre ce l’on peut. Les disciples de Ieshoua sont toujours dans lent à comprendre. Ils me font penser… à nous! Disciples modernes, nous sommes – comme on dit en bon Québécois – durent de comprenure! L’Écriture demande une passion de la patience et de l’écoute que peu de gens, même encore aujourd’hui, peuvent se donner ou bien se permettre. OU encore, veulent vraiment.

L’image de Dieu est si bien ancrée en nous : viril, grand, fort, imposant, en colère avant le « plein d’amour », miséricordieux, mais pas trop… on aime notre Dieu plutôt… dur.

Et celui qui est porté sur la croix, celui que ses disciples d’aujourd’hui reconnaissent volontiers comme une image, une action, un geste complet de Dieu. Celui-là ne réagit pas. Il ne prend pas l’épée pour se battre et sauver sa vie. Il n’encourage pas à la révolte. Il ne croit pas à la violence, mais la subit. Comme un tort qui détruit. Qui va même jusqu’à tuer sa vie.

Pourtant… Dieu l’a relevé d’entre les morts pour en faire son Fils, son Christ. Nous invitant du même coup à le suivre.

***

Dernièrement, l’Agence d’information Présence-Info présentait le visage d’une religieuse auxiliatrice de 100 ans, sœur Christiane Sibillotte. Je ne la connais pas. Mais, d’après ce que j’ai lu, j’aurais tendance à penser que cette femme a souffert. Et, malgré son large sourire photo et ses beaux yeux, je me dis que le genre de travail qu’elle avait entrepris n’est pas simple : celui de changer à fond des politiques injustes qui créent la pauvreté.

Je pourrais réalistement écrire qu’elle et ses consœurs – en plus de tous ceux et celles qui ont travaillé avec elle – ce sont mis deux doigts dans l’œil. En effet, le monde est toujours aussi peu égalitaire. Les plus pauvres peinent encore plus à joindre les deux bouts, et il la violence des propos politiques – l’inepte violence du vide ou de la niaiserie – est toujours au rendez-vous. Rien ne change depuis Ieshoua, qui a subi l’ineptie, l’arrogance, le vide de sens et le mensonge de ses propres élites.

Pourtant, la religieuse a de grands yeux rieurs… Elle sourit à la caméra. Elle n’est pas comédienne : alors, pourquoi sourit-elle?

Peut-être parce qu’à cent ans, elle sait plus que jamais que la mort n’a pas le dernier mot. Parce que, dans le quotidien de nos vies, nous avons le pouvoir de dire de décider. Malgré les messages racoleurs, insidieux et mensongers dans lesquels nous nous laissons prendre comme une mouche dans une toile d’araignée, malgré les politiciens véreux qui préfèrent nous faire croire que l’austère est un parfum digne de ce nom, malgré Donald Trump qui pourrait devenir président, malgré les princes de l’Église qui s’enrobent, au propre et au figuré, dans les tissus de lois de fer, malgré tout…

Dieu a ressuscité Ieshoua. « Rappelle-toi que la mort a perdu tout pouvoir sur nous », clame la chanson de Robert Lebel Quand tu verras (un bijou!), chantée par Mannick. Et c’est ce sourire qui se retrouve dans le visage de Sœur Christiane? Celui de la vie qui espère qu’un jour, les Béatitudes seront appliquées dans nos cœurs, comme un code de vie qui change tout.

***

Voir, juger, agir. Des actions que les mouvements sociaux catholiques avaient mises de l’avant. Au-delà des peurs qui agissent comme des somnifères, il y a notre cœur qui, touché par l’action et la parole de Ieshoua, peut maintenant voir les situations, juger ce qu’elles sont et ce qu’elles créent comme problèmes, et agir pour que ce monde devienne meilleur.

Mais d’abord, est notre sourire de ressuscité? Celui qui est transformé à jamais par l’Évangile?

Mario Bard

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