Mon grain de sel

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Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 22 mai 2016

par Mario Bard.

Ils se sont partagé le muffin…

Voir Dieu. Le toucher et le connaitre. Entendre son souffle en mon cœur et tenter, chaque jour, de résonner comme lui. Ce Dieu des chrétiens, bizarrement, est un Dieu trine. Sa dimension est tridimensionnelle. Il ne peut y avoir Dieu-Père si le Fils et l’Esprit ne sont pas aussi assis à la table de la fraternité.

Un Dieu qui s’assoit seul sur son trône est appelé à disparaître de la surface de l’amour. Il ne peut discuter avec lui-même sans devenir fou, désorienté et paranoïaque. Vous lirez Shakespeare et les pièces où il met en scène des rois fous qui soliloquent… Pour le chrétien, l’amour est continuel; entre le Fils, devenu Christ de par la grâce de Dieu son père, et l’Esprit, ce souffle qui s’entend au cœur de nos cœurs quand passe la bonté, la guérison, la consolation.

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Je me demande en quoi cette trinité peut devenir concrète. Après tout, ce que j’écris est une théorie de mon expérience personnelle. Rien de bien solide pour prouver que Dieu a besoin des deux autres, et vice-versa. Il est difficile de prouver cette présence éternelle.

Mais, il est moins difficile d’accepter de dialoguer avec les autres. D’entrer dans une conversation qui permet à chacun et chacune de trouver un peu de cet amour qui se trouve en son cœur.

Quels sont les moments où nous avons accepté de dire oui à un amour? Quels sont les moments où nous avons traversé nos murs intérieurs afin de pardonner, de nourrir, de donner miséricorde? « Toutes les fois où vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait », disait Ieshoua.

Au cœur de notre spiritualité se trouvent les actions concrètes d’entraides et de solidarités que le Christ Ieshoua de Nazareth mentionne dans le chapitre 25 de Mathieu.

Un jour, j’attendais l’autobus au kiosque du métro. Trois adolescents sont venus s’asseoir tout près. Par leurs conversations étiolées du matin, on pouvait sentir qu’ils n’étaient pas les plus brillants de leurs classes. Pas les plus cancres. Justes… ordinaires. Puis, contre toute attente, l’un des ados, qui mange ce qui semble être un succulent muffin au chocolat, demande à l’autre qui n’a rien à manger? « Est-ce que tu en veux un morceau? » Le geste… la demande… Elles m’ont frappée. Un tout qui a dépassé mes premiers jugements. Par-dessus tout, l’un des étudiants chérissait le partage.

Dans une société qui juge souvent la génération qui monte comme étant atteinte d’un manque d’élan solidaire, ce geste reste gravé dans ma mémoire comme étant un exemple que le geste solidaire concret est essentiel à l’amitié. Il peut s’agir de nourrir. Il peut aussi s’agir de consoler, de donner, de prendre le temps. Il peut s’agir d’accompagner, de guérir, de chérir…

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Dans ce geste – coïncidence, ils étaient trois! – se trouve la bonté généreuse qui est essentielle à la compréhension de l’amour. Il se trouve que j’y ai saisi aussi la bonté généreuse qui émane de cette Trinité du ciel que l’on appelle bienheureuse, et qui permet de traverser la vie avec un esprit d’Évangile, en marchant comme le Fils, dans les pas du Père-Mère Dieu de bonté.

Mario Bard

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