Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 29 mai 2016
par Mario Bard.
Donus the great et la nouvelle parole
La légende veut que ce grand partage des pains n’ait pas plu aux très riches des participants. Après tout, autant de partage peut inciter les populations à la paresse et à une plus grande assistance sociale! « Il faut absolument coincé ce Jésus de Nazareth », s’est mis à pensé Donus Trumpinus, le plus riche d’entre eux…
Donus… un phénomène. Il est issu d’une riche famille qui fait des affaires dans tout l’Empire. Il aime le faste, les grosses choses, les extravagances. Il adore qu’on l’admire. Il a horreur de tout ce qui parait fragile. C’est pourquoi la puissance de Ieshoua l’a d’abord émerveillé. Quel homme magnifique!
Il a tout de suite aimé Ieshoua. Quelle vedette du showbizz il serait dans l’arène ou au cirque de Rome! Une guérison après l’autre, la foule serait ébahie. Et puis, ce qu’il dit enflamme les foules. Elles viendraient nombreuses de tout l’Empire contemplé la nouvelle vedette des magiciens d’Orient.
Alors Don a décidé de suivre Ieshoua pour un temps. Bien sûr, comme il a les moyens de voyager avec toute son équipe, il est facile de remarquer sa tente – sertie de diamant à l’intérieur – et de se dire que cet homme a réussi. Il se mêle très peu aux foules. Il laisse ses multiples acolytes s’occuper des ventes. Divers produits qui proviennent de tout l’Empire.
Mais, sa fortune et sa célébrité proviennent surtout du cirque qu’il a créé à Rome. C’est le plus populaire. Les meilleurs gladiateurs, les plus grands magiciens, les déesses les plus belles de tout l’empire défilent et amusent les foules. Du pain et des jeux : l’expression est très chère à Donus. Tant que le peuple a juste assez de ce qu’il lui faut – du bon vin, de la nourriture, des divertissements – il se taira et laissera faire les affaires sans broncher, qu’elles soient faites de manière honnête ou non.
De passage en Galilée, il remarque la vedette montante des prédicateurs : Ieshoua de Nazareth. Les foules sont nombreuses à venir l’écouter. Elles ne se lassent pas de l’entendre. Et ses miracles : toujours des cas impossibles! Donus est séduit. Il suit Ieshoua avec son équipe.
Certains conseillers éprouvent pourtant un malaise : la vedette des miracles parle aussi de Règne de Dieu. Ieshoua de Nazareth mentionne très souvent la nécessité de partager, de donner gratuitement, d’accompagner, de guérir les malades, d’aimer sans compter.
Tous des principes incompatibles avec les bons principes qui aident à faire de l’argent. Tous des principes qui, éventuellement, pourraient se retourner contre la caste de Donus. Pourtant attentif à ceux qu’il a engagés pour l’aider à construire son entreprise, Donus n’a jamais porté une oreille trop attentive à ce qu’ils disaient… jusqu’à aujourd’hui.
Contrairement au reste de la foule, Donus saisit un peu plus que le miracle. Aujourd’hui, il en saisit un autre sens, moins spectaculaire et plus profond. Le magicien est d’abord là pour nourrir les foules spirituellement. Et si le pain représente physiquement sa Parole, elle pourrait se propager plus vite qu’on ne le croit.
Sa Parole… On l’a déjà mis en garde, elle est révolutionnaire dans la mesure où le Règne dont parle Ieshoua appelle un autre genre de vivre ensemble. La parole et les actions qui sont derrière le succès de Donus ne font pas partie du discours de Ieshoua.
Sa Parole… Si elle se répand comme une trainée de poudre, il sera difficile d’arrêter un mouvement de révolution plus important. Celui d’un amour qui ne s’achète pas, d’une affection qui ne supporte pas la flagornerie, et une séduction qui se situe en dehors des grossièretés présentées par Donus au cirque de Rome.
La légende raconte qu’après la soirée, une caravane a repris la route de Rome. Donus Trumpinus est déçu. Amer. Il pensait ce magicien plus intelligent côté affaire. Pourtant, en son cœur, quelque chose a germé. Le laissera-t-il grandir ou bien laissera-t-il pourrir ce germe? Malheureusement, on pense que la Parole s’est tue dans le coeur de Donus et les affaires ont repris de plus belle.
Loin des frasques symboliques et interpellantes d’un magicien qui n’en avait que les apparences.
Mario Bard
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