Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 9 octobre 2016

par Mario Bard.

Libérer par l’Action de grâce.

Savons-nous ce qu’est l’amour? Savons-nous ce qu’est la Miséricorde? Savons-nous ce qu’est rendre grâce? En tout les cas, il n’est pas simple d’en faire usage aujourd’hui. Pour différentes raisons, nos cœurs ne se laissent pas facilement aller à la louange spontanée, et pourtant si nécessaire. Le monde dans lequel nous vivons s’est, il me semble, « ennoirci »…

Aux États-Unis, la course présidentielle met en scène un homme imbu de lui-même et qui pensera l’État autour de lui et des besoins de sa famille immédiate. Les risques qu’il remporte la course sont réels.

Dans nos terres, des Nations autochtones sont aussi pauvres que dans certains pays d’Afrique, victime d’une loi dite sur les Indiens qui est tout à fait inappropriée pour le développement de n’importe quelle nation. Et puis, la caste médicale québécoise se permet des augmentations salariales qui frisent l’indécence en comparaison des moyens que l’État — c’est-à-dire nous! – a de payer leur travail. 

Ensuite, dans le monde entier, la caste financière se permet elle aussi des écarts de conduite, car elle le « mérite bien ». Enfin, la République Démocratique du Congo est sous le feu de rebelles venus déposséder de leur terre les habitants de l’Est, région minière aux richesses inestimables. Pendant que, depuis vingt ans, meurent 5,4 millions de personnes, les bulletins de nouvelles du soir parlent de tout sauf des massacres…

Je n’ai pas le cœur à me réjouir.

Dans ce monde en pleure, comment garder intact la joie de l’espérance et de l’Évangile dans un monde où les plus forts semblent « Si forts »? Comment faire vibrer en nous l’amour inconditionnel quand autant d’injustices se vautrent tête haute dans l’illusion qu’elles sont l’avenir?

Seule la prière garde mon sourire…

En effet, seuls ces moments de connexion avec Ieshoua de Nazareth et toute la ribambelle de Saints qui se trouvent au paradis me donnent parfois le goût de continuer la louange. Car, rendre grâce est d’une importance capitale pour arriver à se connecter au Dieu de l’Évangile. Sans la louange, sans l’Action de grâce, nous sommes comme des percussions qui sonnent faux, des « cannes » de soupe remplaçant les cymbales dans un orchestre symphonique. On sonne faux.

***

Tous les jours, je rends grâce. La nature autour de chez moi – même au cœur de la ville – est si belle! La montagne et ses arbres aux couleurs de vert profond. Ou encore, les fleurs mises sur les rues pour égayer les bouts de trottoirs gris. Les occasions de rendre grâce sont nombreuses.

Mais il faut aussi les créer. C’est pourquoi l’Évangile et sa voie d’amour sont aussi importants. Guérir, consoler, donner, recevoir, accompagner, cheminer. Et j’en passe. Se laisser inspirer par les situations que vit l’être humain, et rendre grâce.

Surtout, en prendre conscience pour que l’élan de joie vécu nous fasse se tourner vers ce Dieu de l’Évangile, ce Seigneur Ieshoua qui ose défier les lois pour déclarer qu’il n’y en a qu’une qui vaille la peine de se retourner : aimer son prochain comme soi-même. Le reste est accessoire. Des accessoires utiles, parfois nécessaires pour la pédagogie humaine. Mais, l’Action de rendre grâce par amour déborde toutes lois et permet la rencontre du guérit et de son Dieu.

***

Pourquoi, encore aujourd’hui, même au milieu d’un monde qui semble n’encourager que le repliement sur soi, cette rencontre ne serait-elle pas possible? Une façon de faire est « retourner sur ses pas » et de « glorifier Dieu ». Ensuite, la force d’aimer sera plus grande, permettant de mieux affronter ce monde et ses passages à vide.

Mais, d’abord, se tourner vers Dieu et rendre grâce pour ce qu’il a accompli en notre cœur. Amen.

Mario Bard

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