Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 18 décembre 2016

par Mario Bard.

Osons-nous l’aventure?

Accord de Dieu et des Humains. Sans cesse renouvelé, cet accord, cette rencontre, permet aux humains croyants de marcher avec ce Dieu de l’Évangile. Mais attention à ceux qui croient que la vérité leur est donnée à eux seuls… Ils finiront seuls, malheureux, un peu comme tous ces empereurs romains – Commodus, Néron, Caligula, par exemple – et seront obnubilés par le pouvoir.

Joseph aurait pu être un de ceux-là. Renier sa femme, la laisser être lapidée, partir loin de Nazareth, franchement sûr d’avoir suivi la loi de son peuple à la lettre. Sauf que… le messager du Seigneur lui indique que Dieu en a voulu autrement. Moins une histoire de magie que de transmission et de reconnaissance de ce que Dieu peut accomplir dans nos vies si l’on se met à l’écoute. Une histoire d’écoute. Mais, qui écoute encore Dieu? Et quel Dieu?

Se mettre à l’écoute du Dieu d’amour présenté par les Évangiles est un défi dans un monde où les superhéros sont les rois du grand écran et prennent une part si importante dans le cœur de tant de personnes. De même en politique : un grand nombre de personnes, lassées des magouilles et d’une utilisation de l’argent public favorisant les déjà nantis, réagissent avec enthousiasme aux discours populistes qui incluent le racisme, la xénophobie ou encore, le retour à des lois économiques et des lois morales intransigeantes et sans éclairages de l’Esprit Saint.

Nous n’avons d’autres choix : si nous nous réclamons de Jésus le Christ, roi de l’Évangile, nous devons reconnaître que ce Dieu est tout sauf un superhéros, ou une statue intransigeante prête à nous écorcher aux moindres défauts. Non, le Dieu de l’Évangile est une révélation : il est Amour, qu’Amour. Et l’écouter comme le fait Saint-Joseph permet de mieux comprendre le cours de l’histoire. De notre histoire, et par la suite, celle de nos frères et sœurs en humanité.

***

Hier, je rencontrais un vieil acteur très connu – du moins des générations plus anciennes. D’une bouille sympathique, mais aussi austère, il affirmait avoir bien apprécié lire des textes sacrés, mais que maintenant il ne le faisait plus. Citant l’histoire des mages, un brin sarcastique, il déclarait : « ce n’est pas vrai! »

Les spécialistes ne s’entendent pas. Vrai ou pas vrai cette fameuse étoile apparue dans le ciel pour annoncer la naissance de Ieshoua, Dieu avec nous? Et si la vérité des récits évangéliques se trouvait ailleurs? Et si la foi devait par des récits symboliques pour mieux trouver la vérité? Et si Dieu se laissait découvrir à travers le vitrail qu’est l’histoire, œuvre d’art qui révèle des couleurs qui émerveillent et racontent l’histoire de notre beauté?

N’oublions jamais que les récits évangéliques ne sont pas des reportages à caractère journalistiques, mais des récits visant à faire comprendre la réalité intérieure de l’humain. Ici, Joseph comprend que, dans son histoire, personne ne peut juger ce que lui révèle sa promise. À l’écoute de Dieu, Joseph ose l’aventure.

À quel point, éclairer par les Évangiles, la Trinité et les lumières des anges qui nous entourent – terrestre et autres – osons-nous l’aventure de l’Évangile? Dépasser les barrières pour que s’accomplisse un monde plus humain, ici même, sur la terre. Dépasser nos cynismes, nos objections, nos petites lois sans lendemain, pour que s’accomplisse maintenant le Règne de Dieu… Osons-nous l’aventure?

Mario Bard

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