L’image du pasteur dans le récit biblique
L’image du bon pasteur est présente dans l’ensemble du récit biblique, tant ce que l’on nomme l’Ancien Testament que le Nouveau. Dans l’histoire juive, les prophètes font référence à Dieu comme le pasteur de son peuple; il le nourrit de la manne dans le désert, le défend contre les Égyptiens, l’amène vers un bon pâturage, le pays où coule le lait et le miel. Dans le Nouveau Testament, Jésus est souvent associé, par les évangélistes, à l’image du bon pasteur. Celui qui prend bien soin de ses brebis, qui les protège contre les prédateurs, qui les amène vers des pâturages pour manger à satiété. Le rôle du pasteur, la personne qui s’occupe des troupeaux, est très présent en Israël au temps de Jésus. Elle est bien moins évidente dans une société urbaine comme la nôtre.
Les pasteurs d’aujourd’hui
Qui sont nos pasteurs d’aujourd’hui? J’y verrais tous ceux et celles qui sont prêts à tendre l’oreille, accueillir, donner à manger. J’ai connu il y a plusieurs années, par un voisin qui ne voulait plus de son chien parce qu’il déménageait, l’organisme Le Berger blanc qui accueillait les animaux qui perdaient leur foyer. J’espère que nous avons l’équivalent d’un Berger blanc autour de nous, dont on sait que la porte n’est jamais fermée. Accueillir, donner du pain, oui, mais aussi donner une parole qui appelle à se mettre en route. Une relation dynamique, que l’on connaît et qui nous connaît. Personnellement, je pense à Pierre, à Georges, à Jean et André, qui m’ont toujours donné à boire et à manger, un peu comme Jésus sur la montagne. Ces personnes se sont abreuvées aux paroles de vie de Jésus de Nazareth. C’est vrai, j’ai la vie un peu monochrome.
Choisir la bonne longueur d’onde
Georges Convert nous faisait remarquer que le mot pasteur vient du verbe paître. Paître, c’est l’action des troupeaux d’animaux qui vont manger au pâturage. Manger, pour l’humain, dépasse la seule nécessité biologique. Jésus nourrit de sa parole donnée. Georges aimait faire une analogie avec nos longueurs d’onde. Il insistait pour se brancher sur les bonnes longueurs d’onde. Beaucoup de réalité peut faire du chemin sur une longueur d’onde: une rage, une souffrance, un naufrage, une trahison. Les voix discordantes dans la cité sont nombreuses, souvent il faut se poser la question: quelles vérités servent-elles? Georges écrit:
« Si quelqu’un entend une parole qui suscite avant tout la haine et qui ne vient pas chercher ce qu’il y a de meilleur en moi, sûrement celle-ci m’aliènera. D’autre part, connaître signifie aussi reconnaître chez l’autre quelque chose qui nous est connaturel. Qui est mon berger? »
Georges Convert
Étienne Godard
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