Le récit de Marc: une fin controversée
Nous changeons de référence cette semaine. Pendant plusieurs semaines, ce sont des textes tirés de l’évangile de Jean qui nous ont accompagnés pendant les dernières semaines du temps pascal. Pour cette septième semaine, nous faisons place à l’évangile de Marc. D’après ce que j’ai pu lire, c’est un texte très controversé. La plupart des spécialistes nous disent que c’est un ajout qui n’est pas de l’auteur du texte de Marc. On ne pouvait peut-être pas accepter que l’évangile de Marc se termine sur le témoignage de femmes, au retour de tombeau vide. L’apparition aux onze est classique, on la retrouve tant chez Matthieu, chez Luc, que chez Jean, rien de surprenant ici.
Des relations fertiles
Ce que je retiens comme message de ce texte de Marc, ou de son pseudonyme, c’est qu’il termine l’évangile de Marc en nous laissant sur l’essentiel de la vie de Jésus: la relation qu’il a tissée avec ses disciples. L’évangile s’ouvre alors que Jésus va à la rencontre de ses premiers disciples. Les premiers compagnons qu’il a choisis pour l’accompagner tout au long de sa vie publique, ce sont des pécheurs, au bord de ce que l’on appelait la mer de Galilée. Tout au long des chemins de Galilée, de Judée, il invite les hommes et les femmes qu’il rencontre à entrer en relation, à faire alliance avec lui.
Avec ses disciples, il a pu jeter les premières amarres, les premiers filets. Ensemble, ils ont pris du temps et des kilomètres de marche pour tisser des liens et une alliance qui, malgré toutes les chutes et les reniements, va défier la mort du maître pour s’enraciner dans une espérance très fertile. On entend souvent dire qu’il nous faut avoir été aimés pour pouvoir aimer à notre tour. Ces disciples, envoyés en mission, ont dû avoir une relation extraordinaire avec Jésus. Ils ont dû expérimenter cet amour de Jésus de manière exceptionnelle, en être ressortis soutenus d’une manière hors du commun! À la rencontre du vivant qu’est Jésus, les autres vivants qui ont croisé sa route, qui ont demeurés, qui ont habité avec lui, partager sa table, y ont acquis une audace qui s’est avérée contagieuse.
Georges Convert note dans ses commentaires que la résurrection de Jésus, oui, est une invitation à aller au-delà de la mort, mais elle fait vivre cet au-delà d’une façon autre. Entrer en contact avec son esprit le fait revivre, à travers ses actes et sa Parole.
« Dans l’Évangile, croire ne signifie pas d’abord admettre l’existence du Divin. Mais il s’agit surtout de mettre sa confiance en Jésus et d’engager sa vie à sa suite. Engager sa vie à la suite de Jésus, c’est avoir confiance dans la force de l’amour. Malgré le péché, malgré la force du mal, la bonté généreuse est possible pour celui qui s’inspire de Jésus. Au sens fort du mot inspirer, qui signifie «puiser son souffle de vie» dans la personne du Ressuscité. (…) Le secret de la vie véritable, c’est d’aimer de gratuité, de bonté. Et cela est possible pour celui qui accueille le Christ dans sa vie afin qu’il vive, avec lui, cette décision d’aimer sans condition son prochain. »
Georges Convert
Étienne Godard
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