Regards croisés du mercredi 8 novembre 2023
Matthieu 25,1-13
La veille est chargée d’espérance
C’est comme si à l’occasion de cette veille, il s’était joué une grande générale. Un groupe s’est soudé et c’est ensemble qu’ils vont assister au roulement des tambours. Chez chacun, chacune, la veille a permis d’aller en profondeur, de faire de la place à l’accueil. La rencontre de l’époux et de l’épouse est un thème bien exploité chez les prophètes bibliques. Le prophète Osée parlait de Dieu, l’époux, qui allait retrouver son épouse dans le désert, faisant référence à la période de l’exode quand les Juifs s’étaient enfuis d’Égypte.
Le prêtre Georges Convert, qui accompagnait le Relais dans les 15 premières années de son existence, écrit, dans son commentaire sur cet évangile de Matthieu, « que cette veille nous ramène à vivre sans relâche notre espérance ». Il nous présente la noce comme l’avènement du Royaume. Ces grands rassemblements festifs autour de la table, lieu de partage et de fraternité, sont très souvent mis en parallèle avec le Royaume.
Pour Georges, nous construisons nos réserves d’huile, pour revenir à la parabole présentée par Matthieu, en fréquentant la Parole et en lui faisant « porter des fruits de justice et de bonté ». Il tisse un parallèle qui nous ouvre à une meilleure compréhension de la parabole: « Lorsque l’on n’a pas d’huile et que la lampe s’éteint, c’est que la Parole de Dieu est restée lettre morte ». Le temps de la parabole que nous présente Matthieu est la nuit. On peut comprendre cette référence à la nuit comme une représentation de nos obscurités. Cet appel à nos obscurités et au feu qui réchauffe notre âme est un chant qui habite souvent nos soirées de prières au Relais Mont-Royal. La parabole nous présente les lampes et leurs lumières qui portent l’espérance. Veiller avec ces flammes c’est justement faire vivre cette espérance.
Je termine ma réflexion en cédant la parole au commentaire de Georges :
C’est aussi la nuit de la foi dans laquelle nous cherchons le Seigneur. Avoir le cœur en éveil, c’est être perpétuellement vigilant à aimer Dieu et tout prochain. Non pas aimer le prochain à cause de Dieu, comme si les autres n’étaient qu’un prétexte à notre devoir d’aimer le Créateur! Mais l’aimer lui, elle, de toute notre tendresse, « dans la totalité de son être : corps, âme et Dieu l’âme de son âme » (Jacques Lœw)
Georges Convert
Étienne Godard
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