La chronique de Regards croisés met en scène les commentaires de Georges Convert, prêtre qui a fondé le Relais Mont-Royal accompagné de plusieurs jeunes adultes à l’automne 1996. Georges a écrit des commentaires sur l’ensemble des textes liturgiques des années A, B et C. Ces commentaires sont disponibles sur le site: relaismontroyal.org. Étienne Godard entre en dialogue avec ces commentaires et ses sensibilités propres, dans la rencontre des textes liturgiques.
En cette troisième semaine de l’avent, la Bible liturgique a choisi de nous présenter un texte de l’évangéliste Jean. Probablement pour enrichir la présentation de Jean le baptiste puisque, comme nous l’avons vu, l’évangéliste Marc est peu bavard. Alors que Marc nous parlait de Jean le baptiste en mentionnant la grande simplicité de son habillement (une peau d’animal) et sa nourriture (du miel sauvage et des sauterelles), Jean associe le baptiste à la lumière — pour être plus précis, à l’annonce de la lumière. Jean mentionne que le baptiste est envoyé par Dieu « pour témoigner de la lumière ».
Jean accepte ce rôle de témoin. Il reçoit une lumière qu’il ne fait pas sienne, mais qu’il remet en mouvement vers le Fils. Jean est d’une grande humilité telle qu’il est présenté par les évangélistes. Il est le portrait de tout homme ou femme de Dieu: mettre en lien, relier. Cette image à pour opposé la personne qui se dit indépendante en clamant qu’elle ne doit son existence qu’à soi-même (Maurice Clavel).
Je suis sensible à cette description du baptiste comme témoin. De cette chaîne de témoin que nous formons comme membre de la communauté chrétienne. Jean le baptiste a été choisi par le Tout autre pour être le premier de cette longue chaîne. Je suis très attaché à cette appellation d’Alliance développée tout au long de la Bible juive, en faisant référence aux liens tissés entre les Juifs et Dieu dans le désert, sous la direction de Moïse. Cette idée d’Alliance, qui implique de tisser des relations étroites, se retrouve dans les premiers instants du christianisme. L’esprit met le baptiste sur la voie de Jésus, qui va être porté un temps par cette route.
Le texte de Marc nous disait que Jésus marchait derrière Jean, ce qui signifie qu’il était donc son disciple. Puis rapidement, Jean, dans une grande humilité, va envoyer certains de ses disciples vers Jésus. Jésus prendra ensuite des disciples qu’il enverra vers nous.
Pour moi, Jésus témoigne de Dieu. « Les témoins de Jésus d’aujourd’hui seront-ils les témoins que Dieu est bonté ? » — nous demande Georges Convert, auteur des commentaires sur les différents textes d’évangile qui accompagne la vie liturgique du Relais. Très certainement pour moi, le Dieu dont témoigne Jésus est un Dieu de miséricorde. Tout au long des récits de Jésus que nous présentent les évangélistes, on trouve un témoignage sur Dieu qui nous révèle que celui-ci n’est pas nécessairement avec ceux qui occupent les premières places au Temple ou dans les lieux publics, avec ceux qui parlent le plus fort ou occupent les places sociales les plus élevées. Souvent il est à trouver dans les ombres de nos vies, dans la périphérie de nos villes. Rappelons-nous que Jean le baptiste n’est pas au Temple, mais au désert!
« En Jésus, la bonté divine s’est faite vie d’homme. Jésus ressuscité s’offre à chacun pour vivre avec lui de cette bonté. Le sceau de la vraie spiritualité est la bonté généreuse. Car ce qui nous fait véritablement divins n’est pas d’abord de pratiquer des rites de prière. Ils sont importants, mais insuffisants à nous diviniser. Il nous faut vivre l’agapè, la charité ».
Georges Convert
Étienne Godard
Laisser un commentaire