Se laisser interpeller par Jean Baptiste
Dans son encyclique, Fratelli tutti, le pape François nous dit que l’attitude de Jean-Baptiste nous interpelle et nous invite à reconnaître le passage de Dieu dans notre vie. Je me demandais dans un texte précédant sur la prédication de Jean Baptiste, qui étaient les Jean-Baptiste de nos vies. Jean-Baptiste cri dans le désert, s’adresse directement à nous. Dans la bible, le désert est un lieu de rencontre avec Dieu, un lieu d’authenticité. Un lieu où les hommes et les femmes de la Bible découvrent l’accompagnement du Tout-Autre. C’est un lieu de passage, comme les juifs qui fuient l’Égypte, où ils étaient esclaves. C’est dans ce même désert qu’ils vont faire la connaissance de Dieu, avec Moïse. Jésus, nous apprennent les évangiles, aimait bien se retirer, à l’écart, dans un lieu désert, pour prier.
Il est, il était et il vient
Dans mes temps de questionnement, la voix de Jean-Baptiste m’interpelle. Il me rappelle que j’appartiens à une création. Cette création dans laquelle je suis enraciné me transperce et me transmet un souffle de vie, porteur de sens. Ce souffle, c’est comme une grande narration dans laquelle j’accepte de m’inscrire. C’est comme un verbatim de la création tout entière. Oui, nous naissons et nous mourrons. Mais dans cette parenthèse, rien n’évoque un continuum. Jean dit qu’avec Jésus, il y a eu un avant et il y aura un après. En parlant de Jésus au verset 30 il écrit: « à ma suite, vient un homme qui est passé devant moi, car il était avant moi. » Cette affirmation de Jean-Baptiste me fait penser à l’acclamation liturgique qui souffle à mon l’oreille dans les temps de célébration: « Il est, il était et il vient. »
Être justifié
Ce souffle porte une parole qui me justifie là où je suis. C’est comme être le maillon d’une chaîne. Je sors de l’errance. On me rappelle que j’ai une route à suivre, une communauté à partager. Le Baptiste, les baptistes que je croise trop peu souvent sur les chemins que j’emprunte, m’invitent à faire un saut qualitatif en me mettant davantage à l’écoute du souffle de la création en moi, d’être toujours conscient qu’il me traverse, plus encore, qu’il me porte!
Baptiser veut dire plonger. On immerge le corps nu dans l’eau d’un cours d’eau ou d’une piscine sacrés. L’eau est à la fois symbole de vie et de pureté. Mais elle signifie aussi l’enseignement de Dieu. Par ce geste, le baptisé s’engage à convertir sa façon de vivre. Il accomplit une démarche pour vivre selon la Règle de vie de Dieu, pour conformer sa vie à l’enseignement divin. Gandhi disait: « Que la violence de ton ennemi fonde au feu de ton amour. » Contre le mal sous toutes ses formes (la jalousie, la haine, la domination), la Bible et Jésus nous disent qu’il n’y a qu’une seule force capable de vaincre: celle de la bonté, celle d’un don parfait d’amour, celle du pardon. La justice ne suffit pas à vaincre le mal. Pour vaincre le mal, il faut aller jusqu’au pardon (…) En réfléchissant à ce passage des Écritures, vous pouvez entendre Jésus vous dire les mots qu’Il dit à chaque disciple: « Et vous, qui dites-vous que je suis? »
Georges Convert
Étienne Godard
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