Ce texte nous parle de lumière. Dans notre contrés nordique, parlé de lumière devrait attirer notre attention. Cet évangile de Matthieu est l’évangile du cinq février. Nous émergeaons doucement du la période la plus sombre de l’année. Depuis un peu plus d’un mois, la lumière du soleil gruge, jour après jour, quelques dizaine de secondes, au règne de la nuit. Jésus se proclame la lumière du monde. Il associe la vie à la lumière. Sans la photosynthèse, les premières cellules qui sont apparues du monde végétal n’auraient pas pu aller bien loin. Pendant les mois d’hiver les plus sombre, ma femme Nathalie ajoute de la lumière artificielle aux plantes de la maison, qui sont en forte déprime quand nous les rentrons à l’intérieur en septembre.
La lumière c’est la vie. Dans l’évangile de Luc comme celle de Matthieu, nous retrouvons cette citation de Jésus: « Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Qu’est-ce qui est lumineux chez le Nazaréen. Je dirais sa parole. C’est à celle-ci que nous avons accès aujourd’hui, par les écrits du second Testament. C’est son partage qui nous rassemble. Dans ces assemblées, nous allumons une chandeclle qui nous accompagne tout au long de nos prières, de nos échanges. Cette flamme, cette lumière, elle marque la présence du Christ parmi nous.
Le texte de Matthieu nous parle aussi du sel. On a souvent fait la comparaison avec le sel de table qui donne du goût. Dans notre mémoire, nous pouvons certainement identifié des personnes que nous avons croisées, qui, de par leur comportement, leurs discours, leurs exemples ont apportées de la saveur dans nos parcours, dans nos vies. Il y a l’expression bien connue de boire les paroles de quelqu’un. Ou encore on a l’expression qui dit: « cette idée, ce discours m’allume ».
Dans les symboles que présentent le texte de l’évangéliste, les thèmes du sel et de la lumière sont presque interchangeables. Le sel à l’époque est très précieux. On pouvait payer des taxes sur le sel. Conserve bien les aliments aussi. Avec son ami Diane, ma femme a fait des conserves à base de saumure, du liquide et une grande quantité de sel, bien scellé dans des pots Masson. Les pécheurs portuguais ont pu ainsi conserver leurs prises de morues dans le golfe du Saint-Laurent, qu’ils ramenaient en Europe pendant des siècles, en les soupondrant de sel. Au Moyen-Orient, pendant longtemps, échanger le pain et le sel était une manière de faire alliance, de tisser des amitiés. Entre deux personnes, échanger le pain et le sel, c’est sceller une longue amitié. Georges, dans son commentaire, site le deuxième livre des chroniques du premier Testament qui nous parle de la charge symbolique du sel à l’époque de Jésus. Il écrit que l’on faisait appel au sel dans une alliance pour signifier que c’était une alliance indestructible et sacrée. « Ne devriez-vous pas savoir que le Seigneur, le Dieu d’Israël, a donné la royauté à David pour toujours, à lui et à ses descendants: c’est une alliance de sel (2 Ch 13,5).
Ici Jésus nous présente ses disciples comme des êtres de lumière qui viennent sceller des alliances avec nous. Qu’est-ce qui apporte de la lumière, qu’est-ce qui vient donner du goût à nos vies, du sens à nos expériences, c’est la parole de Jésus. Il a chargé ses disciples de la transmettre. Je dirais plus que la parole. Ces disciples ont partagé l’existence de Jésus pendant près de trois ans, laissent entendre les évangélistes. L’ensemble de ce qu’il était: son comportement, la façon dont il accueillait les personnes qui ont croisés sa vie, sa manière de tout partager, de faire miséricorde, la manière toute particulière qu’il avait à traité chaque personne, individuellement, sans égard à son statut social, de sa citoyeneté, sa tradition spirituelle. Comme chrétiens, nous sommes aussi appelé, par notre témoignage, par nos vies, par nos actions et réactions face à ceux et celles qui croisent nos vies, d’incarner ce sel et cette lumière.
La table est le lieu où se concrétise, se manifeste l’alliance, la communion. Un texte juif dit: «Quand deux ou trois sont à table et parlent de la Tora, Dieu est au milieu d’eux.» Comment aujourd’hui être sel de la terre et lumière du monde? Cela signifie-t-il que le chrétien a pour but de convertir la terre entière à sa foi? Que, hors de l’Eglise, il n’y a pas de salut? Les chrétiens ne sont pas chargés de convertir mais de témoigner de la possibilité de vivre d’un vrai amour gratuit parce qu’on puise sa force dans l’amour de Dieu. Être sel de la Terre, c’est donc garder fidèlement la Tora (les enseignements), mettre en pratique la Sagesse de Dieu et travailler ainsi à rendre toujours plus vivante l’alliance entre Dieu et son peuple.
Georges Convert
Étienne Godard
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