Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 30 juin 2019

par Mario Bard

Question d’attitude

Qu’est-ce que peut bien vouloir dire suivre Ieshoua aujourd’hui? Si les conditions de voyage ont changé, l’esprit qui sous-tend la route à prendre est le même. Nous marchons vers notre Dieu et le faire veut dire partir avec au cœur la légèreté, la bonté, la joie et les valeurs qu’apporte l’Esprit Saint.

Mais, voilà qu’au cœur de pays dits d’ancienne chrétienté, se hisse des valeurs de vengeance, d’injustice, de recherche de la richesse pour soi seul. Bref, le pire se hisse au rang de valeur. On se bat pour être le premier. Pour avoir les plus grosses affaires, le plus gros char, les plus gros avantages : On suit l’instinct destructeur de la peur au lieu de suivre celui de la bonté. Les va-t-en-guerre absolus prônent le retour aux bombes et aux conflits. On recherche une bonne grosse guerre qui relancera l’économie. On veut servir un système au lieu de servir les personnes.

Marcher avec Ieshoua veut dire que notre réponse aux événements de la vie est teintée de ce qui tisse la trame des Évangiles : une Bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux blessés de la vie, aux marginaux, et j’en passe. Une Bonne nouvelle mise en action pour eux avant tout. Rien de plus, rien de moins. Le Dieu qui est présenté par Ieshoua est l’Amour même. Le retour de la vengeance et de l’envie en force comme valeurs suprêmes; les grognements d’un président qui prétend agir pour son pays alors qu’il agit d’abord pour ses propres intérêts; des élites paresseuses qui œuvrent d’abord pour elles-mêmes, sans transmettre aux autres les fruits de leurs recherches, ou bien qui le font dans le seul but de transmettre une idéologie.

Tout est question d’esprit quand on marche. Marcher avec Ieshoua, au cœur de nos vies, là est le grand défi.

***

Un homme et sa fille se noient en tentant de traverser le Rio Grande afin de trouver une meilleure vie. Un bébé naissant, une petite fille, est trouvée la nuit dans un sac de plastique fermé, comme pour l’empêcher de respirer. Les cris de l’enfant alertent des gens qui vivent autour et lui viennent en aide.

Toutes ces situations, et bien d’autres découlent souvent des difficultés et règles que l’on met en place pour s’assurer un système de vie sécuritaire : un migrant doit être contrôlé à la frontière; une jeune fille ne peut prendre bien soin d’un bébé. J’extrapole dans les deux cas. Mais, le fait est que nous faisons tout pour nous assurer des systèmes économiques qui nous permettront de dormir au gaz. Le nord est riche. Nous sommes riches. Nous avons oublié ce que signifie la pauvreté, la misère. Et, quand nous la croisons dans la rue, nous passons très vite ou bien nous donnons le surplus de la journée. L’esprit de notre marche en tant que chrétien n’est-il pas plus une recherche de bien-être pour tous au lieu d’être une marche de petits chrétiens sans péchés qui prennent pitié une fois de temps en temps de ceux et celles qui sont dans la misère? Notre attitude et notre esprit, reflètent-ils notre désir que la vie soit meilleure pour tous, ou bien sommes-nous – au final – des acteurs passifs et sans levain d’un système qui nous avantage?

Si nous ne changeons pas, nous mourrons enterrés par nos déchets et nos préjugés, ou bien encore, notre besoin avare de tout posséder : savoir, plaisir, sexe, religion, sainteté, argent, maison, etc. Un besoin qui creuse au fil du temps un trou immense, lequel ne peut être rempli que par l’amour entier de Dieu si nous voulons vivre.

Mario Bard

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