Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 12 juillet 2015

par Mario Bard.

Mon fardeau est léger…

La légèreté de leur départ contraste avec la lourdeur de nos voyages. Du moins, dans les pays dits développés. De grandes compagnies aériennes sont même obligées de règlementer la grosseur des bagages à main. Ils deviennent de plus en plus gros, lourds, et finalement, encombrent tout le monde. Au plus grand déplaisir de ceux et celles qui ont respecté les consignes.

Mais, bien plus encore que l’envie de jeter par-dessus bord un bagage qui devrait être dans la soute, c’est l’attitude du voyageur qui retient mon attention. La non-légèreté du voyage ou du vivre ensemble. La lourdeur des valises et des objets ramenés ou apportés dans le cadre du périple. Dans certains cas, on a l’impression que la maison et la culture suivent le touriste au point où la rencontre avec les gens du pays visité sera inexistante.

Au point où il existe maintenant des façons plus « responsables » de voyager. Sur son site web, l’Association pour le tourisme et équitable et solidaire écrit : « Le premier réseau d’acteurs qui proposent de mettre l’Homme et la rencontre au cœur du voyage. » Le tourisme est-il devenu une mégatélé que l’on s’offre dans la douceur d’un autocar de luxe, sans rencontrer la population locale? Peut-être. En tout les cas, et c’est une théorie que j’élabore sans véritable fondement, je me dis que les personnes qui s’entourent d’objets pour voyager vivent peut-être une grande insécurité.

Qu’en est-il des Douze?

Ils n’ont pas le choix, le maitre Ieshoua demande ce départ tout à fait simplifié, au strict minimum. Ce qui indique que c’est peut-être seulement au prix de la simplicité que l’on peut espérer guérir, rencontrer, servir. Quand on est entouré de ses objets et que l’on regarde l’autre du haut de l’autocar, aucune rencontre n’est possible.

Eux aussi ont probablement vécu une certaine insécurité. Mais, c’est peut-être aussi le premier acte de foi des Douze. Faire confiance au point de partir sans presque rien. Écoutez la confiance qui émane de l’homme Ieshoua, et se laisser impressionner, éponger par elle pour devenir un peu plus le disciple, puis l’apôtre, c’est-à-dire, l’envoyé. Ne transportant qu’une parole, qu’un souffle de vie, les deux étant synonymes pour les chrétiens.

***

Le rapprochement sur la lourdeur de nos bagages peut être aussi fait à propos de notre vie intérieure. Combien de fois laissons-nous l’amour délaisser nos cœurs pour y laisser entrer autre chose que le souffle de Dieu? Quand l’amour n’est plus là, la lourdeur s’installe. La vigilance est de mise afin de garder cette liberté que donne l’inspiration de marcher dans les pas de l’Esprit de l’Évangile.

Dans la confiance, le fardeau de Ieshoua, se porte en toute légèreté.

On peut souffrir. Mais dans la prière, le serviteur retrouve confiance.

Et il repart très vite. C’est ma confiance.

Mario Bard

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