Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 4 octobre 2015

par Mario Bard.

Devenir un avec le Christ

D’abord, une exclamation : que ce Dieu fait Fils semble autoritaire et peu enclin à s’ouvrir aux différences existantes! Puis le questionnement. Est-ce que la pointe du récit est dans la seule histoire du mariage? Ou bien encore, s’agit-il d’un des nombreux moments où Ieshoua s’adresse aux pharisiens, enclins à respecter la loi, du moment qu’elle ne touche pas à la tendresse de leur cœur de chair devenu pierre?

Je ne suis pas savant de l’Évangile. Qu’un homme qui tente de les comprendre. J’ai entendu plusieurs interprétations sur le fond de cette histoire. La plupart en arrivent à la conclusion que Ieshoua s’adresse d’abord à la dureté du cœur de ses compatriotes. Au fait que les pharisiens faisaient la vie dure au couple par de multiples règles, et surtout à la femme. Que dans les cas d’adultère par exemple, l’homme s’en tirait à peu près toujours indemne. La femme au contraire devenait l’ennemie à abattre, le point de mire et la honte de tous. Chez d’autres rabbis, un simple souper manqué pouvait devenir une cause de répudiation.

Donc, si la pointe du récit était dans cette dureté du cœur que nous avons tous à certains jours? Une dureté qui nous mène parfois à tuer, à voler, à être adultère. Une dureté qui nous mène aussi sur les chemins du jugement, du manque de compassion, du vol, bref, loin de tous ces commandements – Dix paroles de Dieu traduit André Chouraqui – desquels nous sommes, la plupart du temps, de mauvais serviteurs.

Heureusement, la conversion qui nous tourne vers Dieu existe toujours. Et ce Dieu, plein de tendresse et de compassion, accepte de nous accueillir au plus profond de son Être. Quand, librement nous disons oui; quand rien ne nous retient; quand nous enfin nous osons appeler Dieu « Père » ou « Mère »…

Nous entrons dans un mouvement rempli de l’Esprit du Ieshoua des Évangiles.

Dans un mouvement mystique, nous osons pardonner, rire, espérer, comprendre, accompagner, soigner, nourrir, etc. Ce retournement, je l’espère, nous donne de nouveau ce cœur d’enfant.

Voilà où Dieu nous désire. Il sait que nous tomberons. Il sait que nous allons pécher. Il sait que nous marchons parfois à tâtons. Sous la pression du monde, nous éclatons.

Ieshoua, avec son esprit d’enfance, nous demande plutôt d’accueillir, de pardonner, de créer avec les gens de nouveaux liens d’amour.

Serons-nous les pharisiens qui, devenus adultes, ont figé leurs cœurs dans la pierre de la loi? Où serons-nous des « Christ » à la suite du Christ, Ieshoua de Nazareth, qui marcheront avec l’esprit d’enfance, cherchant à donner son amour si profond qu’il transforme des vies?

Comme celles de la femme adultère, de Zachée, de Pierre, etc. Michel Fugain chante : « … c’est une belle histoire… » J’y crois aussi.

Mario Bard

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