Le symbole de la vigne
La semaine dernière, l’évangile de Jean nous parlait de Jésus comme d’un pasteur. Nous avons vu comment cette image est utilisée tout au long de l’histoire biblique. Dans la bible juive, ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament, l’utilisation de l’image de la vigne est omniprésente. J’emprunte au commentaire de Georges Convert cet extrait du Siracide: « La Sagesse se glorifie au milieu de son peuple. Comme une vigne, j’ai produit des pousses gracieuses et mes fleurs ont donné des fruits de gloire et de richesse. Venez à moi, vous qui me désirez et rassasiez-vous de mes fruits. »
Dans cette image tirée de l’imaginaire de l’Ancien Testament, la vigne est le peuple d’Israël. Dieu est son vigneron. Avec la venue de Jésus que nous raconte le Nouveau Testament, les rôles sont légèrement différents. Dieu le Père reste le vigneron. La vigne n’est plus une image du peuple d’Israël, mais celle de Jésus. Les sarments sont associés aux humains. Les fruits, d’une manière plus spécifique, sont associés aux disciples. Leur abondance va dépendre de la relation qu’entretiennent ces mêmes disciples avec Jésus.
La vigne, symbole de vie
Un pied de vigne, c’est comme le tronc d’un arbre: il n’y a aucune feuille qui y pousse. Les branches, chez l’arbre, vont à leur extrémité porter les feuilles et aussi les fruits, comme les pommes dans un verger. On ne parle pas de branche pour un pied de vigne, mais de sarment. Ce sont sur ces sarments que vont pousser les feuilles et les raisins. C’est un entretien continuel. Il ne faut pas que toute l’énergie vitale contenue dans la sève qui monte du pied de vigne, se transforme uniquement en une multiplication des sarments et des feuilles et devient éventuellement comme la vigne de mon voisin qui empoisonne nos relations! Avez-vous remarqué à quelle vitesse s’étalent les sarments et les feuilles de la vigne? Ce n’est pas étonnant que les anciens y aient vu un symbole de vie! C’est une image qui vient de la nature qui est présentée à des hommes et à des femmes qui vivent, au temps de Jésus, essentiellement à la campagne, d’agriculture et d’élevage. Pour les urbains que nous sommes, ce langage peut être difficile à comprendre, il faut bien saisir l’association qui en est faite.
Jésus se présente comme le pied de la vigne. Il nous propose d’en être les sarments et les fruits. De lui vient la sève qui monte et qui nourrit. On se souvient de l’image du pasteur qui est là pour donner à boire et à manger, j’ai dans la tête le sermon sur la montagne, où Jésus nourrit les gens, par sa Parole prononcée, qui devient pains et poissons. Jésus nous invite à rester bien accrochés à cette source de vie pour bien nous en nourrir.
Une invitation à demeurer
On retrouve souvent le verbe demeurer dans cet écrit de Jean. Demeurer c’est une invitation à être-avec. Habiter avec quelqu’un, quelqu’une, c’est nécessairement renoncer à certaines choses, afin de faire de la place pour se nouer à d’autres choses. Pour connaître un plus grand bien qui permet une croissance dans la durée, l’enracinement et la transmission. Pour croître dans cette demeure habitée, partagée, il faut se soigner, s’entretenir. Pour conserver ces liens qui nous nourrissent, pour les garder, il faut beaucoup observer, parfois aller au-delà et accomplir. L’ensemble de ces verbes nous permettent, ultimement, de demeurer. La vie, comme cette vigne dont nous parle la bible, c’est une circulation, une interdépendance, une mise en commun.
Jésus nous demande de demeurer en lui. De tisser des liens avec lui. Des liens qui ont du poids, de l’importance: par la prière, par la fréquentation de sa Parole, par la fréquentation de la communauté. Comment laisser pousser des fruits à nos branches, dans nos vies? Jésus nous demande de demeurer, dans la durée, pour faire grandir notre relation. Il nous invite à pousser toujours plus loin notre relation avec lui. Concrètement il faut se dire que notre foi n’est pas qu’une connaissance que l’on nous invite à fredonner encore et encore. Cette connaissance, cette foi, il faut l’intérioriser, l’habiter afin qu’elle devienne l’expression de toute notre personne, de toute notre agir. Ainsi ferons-nous paraître les fruits de la vigne.
Étienne Godard
Diane Bonin
Auriez-vous l’obligeance de me désabonner de votre liste de courriels. C’est la troisième fois que je tente de me désabonner, dans obtenir de résultats, malgré la promesse de Éric à cet effet.
Relais Mont-Royal
Bonsoir Diane, je vais vous retirer de cette liste aussi. C’est l’abonnement au site du Relais. Ainsi, vous ne recevrez plus aucun courriel. Éric.