Regards croisés du mercredi 12 juillet
Matthieu 13,1-23
Dans la parabole du semeur,
il nous faut compter sur chacune des graines
Nous sommes dans la seconde partie de l’évangile de Matthieu. Les grands succès de la prédication de Jésus en Galilée sont derrière nous. Ici, encore une fois, Jésus nous parle en utilisant la formule de la parabole. La parabole est un récit symbolique, imagé, qui révèle un sens ; un récit illustré qui illustre une réalité. Nous connaissons beaucoup la parabole du bon Samaritain, aussi celle qui nous parle du fils prodigue. La parabole du semeur peut se lire comme un regard que porte le Maître de Nazareth sur son passage dans les villages de Galilée avec ses disciples dans les débuts de sa prédication. Ils y ont vécu de grands succès.
Malgré tout, ils sont peu à avoir décidé de marcher dans ses pas. Dans ce qui précède ce discours de Jésus, dans les chapitres précédents, on voit entre autres Jean Baptisme qui, par l’entremise d’émissaires envoyés à la rencontre de Jésus, demande si c’est bien lui le Messie attendu par Israël. L’évangéliste met en scène des membres de la famille de Jésus qui dénigrent sa démarche. « Il a perdu la tête », disent-ils. Les gardiens de la foi juive, entre autres les pharisiens, se montrent choqués de la prétention de Jésus à se dire le fils du Père, alors que les Juifs pratiquants évitent toute mention du nom de Dieu par respect et déférence. « Quoi? », se disent-ils, ce vagabond qui ne respecte pas le repos du shabbat et qui mange avec des pécheurs prétend être le fils du Très-Haut! C’est un profanateur!
Jésus a déjà prêché sa Bonne Nouvelle. Mais il y a rencontré des oppositions sérieuses, nous dit Georges Convert dans son commentaire. Malgré ses guérisons, ses exorcismes, la vue qu’il a redonnée à des aveugles, le muet qui a recouvré la parole, le discours sur la montagne, toutes ces guérisons miraculeuses n’avaient pas entraîné une telle foule sur son chemin. Nous pouvons voir la parabole du semeur comme un discours de Jésus qui parle de lui comme d’un semeur de paroles sur les chemins de Galilée.
Il ne faut pas compter sans l’espérance
Malgré toutes ces difficultés, le Royaume est proche. Il frappe à la porte! Au verset 18 on peut lire: « Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente.» La nourriture du semeur est l’espérance, dit-il à ses disciples avec qui il partage sa lecture du travail missionnaire.
Ne comprend la parabole que celui qui a la volonté de vivre la vérité qu’il y découvre
« Pourquoi Jésus n’est-il pas mieux accueilli? Les reproches qu’on lui fait sont-ils fondés? » Écrit Georges Convert.
« Est-il vraiment cet envoyé de Dieu qu’il prétend être?
Voilà sans doute des questions que se posent les disciples
et qui doivent remettre en cause leur attachement au Maître.
Mais ces événements peuvent aussi ébranler les foules. C’est à ces questions que Jésus veut répondre par la parabole du semeur. Cette parabole montre les échecs de Jésus qui sème la parole. Cela fait donc penser aux insuccès de la parole de Jésus. Mais, malgré les échecs auprès des scribes, des pharisiens et même de sa famille,
la mission de Jésus connaîtra des succès (…). En effet, des pauvres, des marginaux, des malades retrouveront le chemin.
L’unique condition pour pénétrer ce mystère est de l’accueillir dans la pure gratuité. C’est pour cela que les plus petits, les plus pauvres sont les mieux préparés à entrer dans ce mystère, à accueillir cet amour qui les fait devenir fils, filles de Dieu. Le petit, c’est celui qui ne s’impose pas. Ne comprend la parabole que celui qui a la volonté de vivre la vérité qu’il y découvre. Qui n’écoute la parabole que d’une oreille distraite, sans engager son coeur et sa volonté, celui-là ne peut pénétrer le mystère de Dieu et refuse l’Évangile de Jésus. c. Elle ne peut se révéler à nous si elle reste extérieure à notre vécu le plus profond. »
Georges Convert
Étienne Godard
Laisser un commentaire