Semer, c’est un acte créateur
Le texte de l’évangile de Marc est pour moi un appel d’espérance.
Dans les deux paraboles dont nous parle Jésus, sur la semence qui germe et grandit et sur la graine de moutarde, la plus petite des semences, qui finit par occuper le plus grand espace dans le potager, Jésus fait appel à mon espérance. Au temps de Jésus, la très grande majorité de la population vit à la campagne, y gagne leur vie comme agriculteur, comme éleveur. Il veut être compris de ses auditeurs. Son discours baigne dans la réalité de son temps.
Ce texte me fait revenir à l’importance du verbe veiller. Il est toujours bien présent au cœur de nos vies. Le texte de Marc me parle de veiller à contempler la vie qui germe, qui germe à mes côtés. Dans la parabole, l’action des humains n’est pas relayée à une pure figuration: il sème et il récolte. Le texte de Matthieu (25,1-12), nous parle des dix femmes qui veillent l’arrivée de l’époux avec leur lampe qui, en consommant l’huile, les éclaire, les garde dans la lumière. Au verset 33 du texte de Marc, il est écrit: « par beaucoup de telles paraboles, Il leur disait la Parole ».
Sa parole, une semence
Cette Parole de Jésus est comparée, pour moi, à une semence. Cette Parole, cette semence, c’est la graine du Royaume pour moi. La Parabole, utilisée par Jésus, est une invitation, donner à la foule, de s’approcher, de venir boire et manger en se mettant à son écoute. Élian Cuvilier, dans son livre sur l’évangile de Marc, écrit, sur la parabole, que « ce mode de communication [est utilisé] pour permettre à tous d’entendre donc de s’approcher de Jésus et de venir autour de lui afin qu’il donne l’explication. »
Je prends de l’âge, une année à la fois, heureusement. Le temps qui passe me fait parfois mieux comprendre l’appel à veiller. J’écrivais plus haut contempler la vie qui germe à mes côtés. Cette vie qui germe à mes côtés, comment l’accompagner, dans la mesure de mes capacités? Chercher et comprendre où et comment on peut donner la vie, l’accompagner, y apporter un peu de bienveillance. Je m’enfarge, je tombe et c’est autour de la bienveillance de l’autre de me remettre en veille dans l’espérance. C’est un souffle de vie qui me ranime. Jésus nous invite à prendre soin les uns des autres. Je reviens à la parabole que nous transmet l’évangile de Marc, cette petite graine de moutarde qui donne une plante immense où tous les oiseaux du ciel viennent se mettre à l’abri. La toute grandeur de cette petite graine de semence, de ces mini-croyants, c’est de créer ces espaces d’hospitalités et de bienveillances.
À hauteur humaine
Georges Convert nous rappelait toujours à nos réalités humaines. Le caractère parfois majestueux et fantastique de la Bible peut nous inviter à mettre au rencard nos responsabilités. L’intervention de Jésus fait partie de l’histoire humaine, c’est ce dont nous font part les évangiles, mais notre alliance avec Lui, avec son Père, notre amour ne s’exprime pas comme un guichet automatique, notait-il. Malgré cet amour, notre espérance et notre foi, la maladie, la mort, fait partie du processus naturel de notre existence.
Seigneur Jésus ressuscité, fais que je n’oublie jamais que tu veux ne pas avoir d’autres mains que mes mains pour faire du bien à mes frères. (…) Fais que je n’oublie jamais que tu veux aimer avec mon cœur pour dire ta tendresse à mes frères; que tu as choisi mes yeux pour porter un regard de bonté qui disent ton pardon.
Georges Convert
Étienne Godard
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