Regards croisés

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Regards croisés du mercredi 23 août 2023

Matthieu 16,13-20

Lier et délier

Dieu a été, pour les juifs de l’antiquité, l’image de la force qui les a libérés de l’esclavage en Égypte. L’image du Messie est liée à cette idée de la délivrance. Jésus répond à cette espérance en libérant et déliant des forces qui nous tiennent captifs. Le pouvoir de lier et délier, donné par Jésus à Simon-Pierre, nous parle très probablement du sacerdoce. Il peut nous sembler nébuleux. Je pense qu’il faut voir ce pouvoir autrement. Jésus nous révèle que c’est le pouvoir de tout enfant de Dieu de lier et de délier. Il en est même de leur responsabilité de le faire.

Sortir de l’esclavage

Cette capacité de nous amener à sortir de l’esclavage fait partie du passage de Jésus dans nos vies. C’est une invitation à se mettre en chemin avec lui. De se laisser travailler par son invitation à l’amour. Georges nous expliquait que dans le langage biblique, lier et délier explique une action continue. La responsabilité que se donnent les fils et filles de Dieu de faire sortir quelqu’un des ténèbres vers la lumière. C’est essentiellement ce qu’a fait Jésus tout le temps de sa vie publique, en invitant à se mettre debout. « Ta foi est grande » avait-il l’habitude de proclamer sur les routes de Galilée! La force de ton espérance va te porter à sortir de tes ténèbres.

La communauté de Matthieu

Ce texte de Matthieu nous dit assez clairement ce que croyait Simon-Pierre et probablement aussi les autres disciples. Matthieu écrit son évangile autour de l’an 80, soit plus de 40 ans près la mort et la résurrection de Jésus. À cette époque, il ne doit plus avoir aucun témoin de la mort et de la résurrection du Nazaréen. Ce qu’exprime le texte de Matthieu dans la bouche de Simon-Pierre, au-delà de ses croyances propres, nous parle aussi beaucoup de la communauté de chrétien, issue du judaïsme, à laquelle Matthieu enseigne. On peut supposer que c’est le crédo de la communauté à laquelle il s’adresse.

Ce que nous sommes appelés à être

Qu’en est-il pour nous ? Qu’en est-il pour moi ? Je dirais une révélation sur ce que je suis appelé à être. Une invitation à suivre son chemin : « Viens, suis-moi » ! Il est difficile, en regardant le chemin parcouru, de ne pas témoigner de la route qui nous a menées sur ses pas. Pour ma part, je dois dire que la plus grande libération que j’ai pu avoir a été de dire à mon père que je l’aimais dans les derniers mois de sa vie.

La conviction profonde de Georges

Je ne suis pas étonné que Georges ait écrit que pour lui, ce sont les forces d’amour et de pardon qui sont les plus fortes. Certainement plus forte que ceux de la mort. Il nous rappelle dans son commentaire que chaque fois que Jésus a envoyé ses disciples en mission, il leur a donné pouvoir de chasser les esprits mauvais et de guérir: deux images qui parlent abondamment de cette puissance d’un amour qui libère. Cette conviction l’a accompagné tout au long de son parcours au Relais Mont-Royal. Il nous a rappelé, à maintes reprises, que cette responsabilité de délier du mal appartient à tous ses disciples, à l’époque du Nazaréen, comme à la nôtre. Elle n’appartient pas seulement à Simon le Képha, le Roch. Ainsi, aujourd’hui, Georges écrit dans ses commentaires : « les chrétiens devraient être des porteurs de clés qui font entrer dans un monde différent de celui de la violence et de l’injustice. »

Étienne Godard

                                                    

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Matthieu 16,13-20

Lier et délier

Dieu a été, pour les juifs de l’antiquité, l’image de la force qui les a libérés de l’esclavage en Égypte. L’image du Messie est liée à cette idée de la délivrance. Jésus répond à cette espérance en libérant et déliant des forces qui nous tiennent captifs. Le pouvoir de lier et délier, donné par Jésus à Simon-Pierre, nous parle très probablement du sacerdoce. Il peut nous sembler nébuleux. Je pense qu’il faut voir ce pouvoir autrement. Jésus nous révèle que c’est le pouvoir de tout enfant de Dieu de lier et de délier. Il en est même de leur responsabilité de le faire.

Sortir de l’esclavage

Cette capacité de nous amener à sortir de l’esclavage fait partie du passage de Jésus dans nos vies. C’est une invitation à se mettre en chemin avec lui. De se laisser travailler par son invitation à l’amour. Georges nous expliquait que dans le langage biblique, lier et délier explique une action continue. La responsabilité que se donnent les fils et filles de Dieu de faire sortir quelqu’un des ténèbres vers la lumière. C’est essentiellement ce qu’a fait Jésus tout le temps de sa vie publique, en invitant à se mettre debout. « Ta foi est grande » avait-il l’habitude de proclamer sur les routes de Galilée! La force de ton espérance va te porter à sortir de tes ténèbres.

La communauté de Matthieu

Ce texte de Matthieu nous dit assez clairement ce que croyait Simon-Pierre et probablement aussi les autres disciples. Matthieu écrit son évangile autour de l’an 80, soit plus de 40 ans près la mort et la résurrection de Jésus. À cette époque, il ne doit plus avoir aucun témoin de la mort et de la résurrection du Nazaréen. Ce qu’exprime le texte de Matthieu dans la bouche de Simon-Pierre, au-delà de ses croyances propres, nous parle aussi beaucoup de la communauté de chrétien, issue du judaïsme, à laquelle Matthieu enseigne. On peut supposer que c’est le crédo de la communauté à laquelle il s’adresse.

Ce que nous sommes appelés à être

Qu’en est-il pour nous ? Qu’en est-il pour moi ? Je dirais une révélation sur ce que je suis appelé à être. Une invitation à suivre son chemin : « Viens, suis-moi » ! Il est difficile, en regardant le chemin parcouru, de ne pas témoigner de la route qui nous a menées sur ses pas. Pour ma part, je dois dire que la plus grande libération que j’ai pu avoir a été de dire à mon père que je l’aimais dans les derniers mois de sa vie.

La conviction profonde de Georges

Je ne suis pas étonné que Georges ait écrit que pour lui, ce sont les forces d’amour et de pardon qui sont les plus fortes. Certainement plus forte que ceux de la mort. Il nous rappelle dans son commentaire que chaque fois que Jésus a envoyé ses disciples en mission, il leur a donné pouvoir de chasser les esprits mauvais et de guérir: deux images qui parlent abondamment de cette puissance d’un amour qui libère. Cette conviction l’a accompagné tout au long de son parcours au Relais Mont-Royal. Il nous a rappelé, à maintes reprises, que cette responsabilité de délier du mal appartient à tous ses disciples, à l’époque du Nazaréen, comme à la nôtre. Elle n’appartient pas seulement à Simon le Képha, le Roch. Ainsi, aujourd’hui, Georges écrit dans ses commentaires : « les chrétiens devraient être des porteurs de clés qui font entrer dans un monde différent de celui de la violence et de l’injustice. »

Étienne Godard

                                                    

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