Regards croisés

Classé dans : Regards croisés | 0

Un appel à entrer en relation

Ce que met en lumière ce long discours de Iéschoua qui se termine avec ce récit de Luc, c’est sa volonté de nous faire découvrir une image du Père comme celle d’un Verbe créateur qui veut entrer en relation. La prière du Notre Père nous appelle à la réalisation des volontés de Dieu. Sa volonté, que nous transmet son fils, c’est de créer une Alliance, une communauté. Il nous invite à dépasser l’image d’un Dieu tout puissant, celle d’un supérieur intraitable, par celle d’un être relationnel.

La relation première passe par le regard

Ce discours que nous rapporte Luc nous invite à une autre forme de relation dans nos communautés humaines que celle basée sur le désir de la domination sur tout ce qui est à l’extérieur de nous. Les yeux, le regard prennent une place importante dans le discours de Iéschoua. C’est peut-être la forme de relation première que nous avons avec nos proches dans toute communauté humaine. Avant même que toute parole n’ait été échangée, le poids d’un regard peut fracasser rapidement tout désir d’entrer en relation. Pourtant cette relation est justement la voie que Iéschoua nous invite à prendre.

Il nous invite à avoir un regard et une parole invitants afin de construire une communauté lumineuse où est présente l’écoute et la bienveillance des regards. Je ne sais plus où j’ai lu ce parallèle fait avec l’épisode de Iéschoua, qui s’adresse à la foule qui veut lapider la femme adultère. Pour désamorcer nos égos nous devons constamment nous rappeler ces paroles de Iéschoua: « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »

[…] l’absolu se trouve dans ce devoir de se construire les uns les autres, de s’entraider à grandir dans la connaissance amoureuse de Dieu et de l’amour fraternel. C’est à cette capacité de nous édifier mutuellement que tout doit être jaugé. Les disciples d’aujourd’hui ont-ils conscience de ce devoir fraternel de s’édifier mutuellement qui fonde le devoir de faire véritablement communauté? Mais pour cela, nos assemblées devraient être à taille de fraternité pour que nous puissions nous connaître les uns les autres et nous apporter cette aide mutuelle qui nous fera devenir de vrais fils et filles du Père. Jacques Loew disait qu’une communauté sera morte ou vivante selon que chacun des membres portera un nom pour tous ses frères et sœurs. »

Georges Convert

Étienne Godard

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *