24 Avr

La célébration du pardon

1/ Toute faute est un manque d’amour. Accueillir le pardon, c’est ouvrir son coeur à l’amour qui guérit.

On peut demander ce pardon à ceux qui nous aiment.
Le pardon qui nous est donné ne nous guérit pas toujours instantanément. Cela peut prendre du temps comme toute guérison.
Comme chaque être humain est un pécheur, c’est-à-dire quelqu’un qui est pauvre en amour, les disciples de Jésus viennent chercher auprès de Dieu (la Source de l‘amour, l’Être qui n’est qu’amour), cette force de guérison.
Ce pardon d’amour est donné par le Père Éternel dès que le pécheur l’accueille.
Le pardon n’attend pas la célébration du pardon pour être donné à celle, celui qui le demande.

Alors pourquoi faut-il «pratiquer le sacrement» du pardon et avouer ses fautes à un prêtre?

Dans ce geste de célébration du pardon, il s’agit moins d’avouer ses fautes que de célébrer la bonté du Père.

Et de la célébrer entre frères et soeurs.

2/ Pour le disciple de Jésus, le pardon se vit concrètement dans et par la communauté des disciples.

Pourquoi?

  • Parce que Dieu nous a fait dépositaires de son pardon (son amour) les uns pour les autres.
  • Parce qu’étant des êtres de chair nous avons besoin de signifier (rendre signifiant) ce pardon de Dieu en le célébrant. Comme deux époux, deux ami-es peuvent célèbrer leur amour (fait de pardons sans cesse renouvelés) en mangeant et buvant ensemble dans un repas de fête.

La communauté-église rassemblée rend le pardon signifiant:

  • En nous permettant de confesser tous ensemble la bonté de Dieu
  • En nous permettant de nous donner les uns aux autres la paix de Dieu

3/ La ‹confession› est d’abord confession (aveu) de l’amour de bonté de Dieu.

Nous confessons la bonté de Dieu en prenant conscience de notre faiblesse et de notre péché.
D’autre part il est toujours utile de prendre personnellement conscience de notre besoin de l’aide de nos frères et sœurs et il est également important de demander l’aide des frères et soeurs qui peuvent ainsi nous soutenir plus concrètement.
Seulement celles et ceux qui le désirent peuvent s’exprimer à haute voix:

  • soit pour dire leur manque d’amour dans telles circonstances ou envers des personnes qu’il n’est pas nécessaire de nommer,
  • soit pour dire en quoi ils ont besoin de l’amour du Père.

L’aveu public des fautes n’est pas nécessaire, sauf si la faute est connue de toute la communauté.

Ce geste de confession de l’amour du Père est appelé le sacrement du pardon. Sacrement veut dire signe, un geste qui signifie.

C’est Jésus qui rassemble la communauté  et c’est par lui que nous est donné l’amour du Père.

L’aveu de nos fautes se fera en privé à un prêtre
(en lien avec la célébration communautaire)
si un aveu communautaire est trop difficile (une faute qu’on ne peut divulguer)
ou s’il serait nuisible que la faute soit connue, aussi bien pour le pécheur que pour la communauté.

Même dans ce geste privé de «confession», le prêtre est à la fois celui rend présent Jésus et la communauté.

On a trop compris le sacrement du pardon comme LE moment où l’on est pardonné. Dieu pardonne sans cesse à qui lui demande son amour. Le pardon devrait être vu comme un processus de guérison et non comme un acte (magique) qui effacerait les fautes… comme on efface ce qui est écrit sur tableau. Le pardon est une dé-marche envers le Père et nos frères et sœurs pour renouveler notre communion.

Toute célébration du pardon devrait se terminer par un moment de fête, pour signifier la bonté du Père et la paix renouvelée entre tous ses fils et ses filles.