L’année sacerdotale
par Claude Ducarroz, prêtre du diocèse de Fribourg (Suisse)
Le but de la commémoration sacerdotale est indiqué par le pape dans sa lettre d’indiction (16 juin 2009) : «Promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde.» Il ajoute une prière à la Vierge afin qu’elle « suscite dans l’âme de chaque prêtre un renouveau généreux des idéaux de donation totale au Christ et à l’Église.» En mettant en exergue la figure et le ministère du Curé d’Ars (1786-1859), le pape a rappelé des formules marquées par une spiritualité qui sent son temps, à savoir un certain cléricalisme sacramentel. Il suffit de citer, par exemple, ces mots dont Benoît XVI reconnaît qu’ils peuvent sembler excessifs, tout en les qualifiant de « points de référence significatifs » : « Après Dieu, le prêtre, c’est tout ! (…) Sans le prêtre, la mort et la passion du Christ ne serviraient à rien. (…) Si nous n’avions pas le sacrement de l’ordre nous n’aurions pas Notre-Seigneur. (…) Le prêtre a la clef des trésors célestes, c’est lui qui ouvre la porte. »
Derrière ces pieuses exagérations, il y a évidemment toute une théologie du sacerdoce dont les théologiens, à la suite du concile Vatican II, remettent en question les ambiguïtés cachées sous ces formules édifiantes. Lire la suite