Du dehors au dedans : la vie intérieure
C’est le thème de la conférence donnée par le français Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, à l’abbaye de Saint-Jacut.
« Il a d’abord différencié religion et spiritualité, et explique que la religion crée un tissu social autour d’une croyance partagée, elle est la concrétisation de cette croyance, par l’établissement de dogmes, de règles, elle efface l’individu au profit d’un groupe. La croyance est dictée et transmise sans être discutée. La spiritualité est plus personnelle, plus introspective. Elle interroge sur des problèmes existentiels fondamentaux. C’est une recherche individuelle, libre de toute contrainte. Pour Frédéric Lenoir, « la religion relie, la spiritualité délie ».
« Tôt ou tard,on trouve Dieu »
Cette démarche spirituelle est propre à l’Homme, elle est censée lui permettre de trouver le bonheur. Mais il ne faut pas confondre bonheur et plaisir, ce dernier n’étant qu’éphémère. Il ne peut être égoïste, et doit se réaliser dans l’Amour. Mais surtout, il passe par la connaissance de soi. « C’est en nous que nous devons trouver nos réponses. Il n’est pas nécessaire de croire en Dieu pour chercher des réponses, mais tôt ou tard on le trouve ».
Pour Frédéric Lenoir, les trois grands maîtres de vie que sont Le Bouddha, Jésus et Socrate l’avaient déjà découvert, la vie est précieuse, et chacun doit apprendre à se connaître en profondeur pour être en paix avec lui-même et s’ouvrir aux autres. Mais, pour Frédéric Lenoir, cette quête ne peut se faire seule.
Nous avons besoin d’amour et de partage : « Comme il existe des longueurs d’ondes, il existe des longueurs d’âmes, et donc des familles d’âmes qui communient dans la même pensée, la même recherche. » Et cette recherche ne cesse jamais, poursuit-il : « On avance toujours, mais on n’arrive jamais, Il faut savoir qu’on ne sait jamais. Mais pourtant on progresse, c’est cette notion d’inachèvement qui nous fait avancer et toujours évoluer. »
Le philosophe a également répondu aux questions du public : « Pourquoi pas Mahomet ? » « Mahomet, Confucius ou Moïse n’ont pas séparé religion et politique, ils sont restés dogmatiques, n’ont pas créé de rupture entre leurs pensées et la religion » Autre question : « Doit-on transmettre sa religion à ses enfants ? » « Oui, mais de façon ouverte, en répondant à leurs interrogations et en leur permettant de découvrir d’autres croyances. Ils ont besoin de repère et de valeurs. »
Bernard Camugli, correspondant au journal Ouest France